Plusieurs biens immobiliers d'oligarques russes ont été saisis en Savoie et Haute-Savoie dans des enquêtes préliminaires pour blanchiment d'argent, ont indiqué plusieurs sources à l'AFP ce mardi 24 octobre, confirmant une information du journal Le Monde.
La justice française a récemment saisi plusieurs biens de deux oligarques russes, pour un montant total de 59 millions d'euros, dans deux enquêtes préliminaires pour blanchiment menées à Paris, ont indiqué, ce mardi 24 octobre, des sources concordantes, confirmant une information du Monde.
Une enquête préliminaire, dirigée par la Juridiction nationale de la lutte contre la criminalité organisée financière (Junalco), concerne les conditions d'acquisition de plusieurs biens immobiliers d'Alexander Pumpyansky, selon le parquet de Paris sollicité par l'AFP.
Parmi ces biens immobiliers, figure un chalet haut-savoyard, sans que davantage d'informations ne soient données sur sa localisation. "Par ordonnances du 30 juin notifiées le 3 juillet", la justice a saisi "des parts sociales de sociétés et des créances relatives à deux domaines viticoles, dans l'Hérault et le Jura, ainsi que divers terrains à bâtir et des biens immobiliers, dont un chalet en Haute-Savoie, pour un montant total estimé provisoirement à environ 35 millions d'euros". Contacté, l'avocat d'Alexander Pumpyansky n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.
Un chalet à Courchevel
Une autre enquête, ouverte depuis 2022, porte sur le financement d'un luxueux chalet baptisé Apopka, dans la station huppée de Courchevel (Savoie), qui appartient à l'homme d'affaires russe Nikolaï Sarkisov, lui-même en conflit avec son ancien associé corse dans cette opération.
"Un bien immobilier à Courchevel" d'une "valeur estimée à 24 millions d'euros", a été saisi "par ordonnance du 25 septembre", a indiqué le parquet. "Toutes ces allégations sont sans fondement et absurdes", a déclaré à l'AFP l'avocat de Nikolaï Sarkisov, Me Antonin Lévy. "La saisie, qui est une mesure conservatoire, a été effectuée sans qu'aucune question n'ait été posée au préalable à M. Sarkisov" et "fait l'objet d'un recours en appel", a poursuivi Me Lévy.
"En ce qui concerne la prétendue opacité, pas moins de huit décisions de justice en France (dont quatre arrêts de cour d'appel) ont déjà statué en faveur de M. Sarkisov, déclarant ses transactions immobilières pleinement légales", a-t-il ajouté.
"Transaction publique"
L'avocat a souligné que Nikolaï Sarkisov, qui réside à Dubaï, et sa famille étaient "depuis une quinzaine d'années des partenaires majeurs d'Axa, l'un des principaux assureurs européens, dans le cadre d'une coentreprise d'assurance de premier plan".
Il a expliqué que la "principale source de richesse de la famille" découlait d'une "transaction publique" avec Axa. Début septembre, de premières informations sur des soupçons de blanchiment d'argent concernaient déjà Nikolaï Sarkisov. Les montages financiers autour de plusieurs biens immobiliers, notamment en lien avec le milliardaire Bernard Arnault, intéressaient déjà les enquêteurs.