Alors que la guerre bat son plein au sein de l'UMP, le député-maire d'Aix-les-Bains (Savoie) déclare qu'il se "refuse à cautionner la mascarade qui se joue actuellement".
Le filloniste Dominique Dord a annoncé, ce lundi 26 novembre, qu'il démissionnait de son poste de trésorier national de l'UMP, "ne pouvant plus supporter l'ambiance au sein de la direction du parti".
Comme un réquisitoire anti-Copé
Dans son communiqué en forme de réquisitoire, avec chiffres à l'appui, il dénonce des "moyens de communication du parti mobilisés au seul profit" de Jean-François Copé.
"L'égalité de traitement entre candidats aurait dû être absolument garantie. Cela n'a pas été le cas", déplore l'élu qui s'était porté candidat à la présidence de l'UMP avant de rallier en août François Fillon.
Il rappelle avoir, avec d'autres, demandé à M. Copé "de se mettre en retrait du secrétariat général le temps de la campagne pour éviter toute suspicion. Il l'a refusé".
"Son équipe de collaborateurs salariés de l'UMP, largement rémunérée - pas moins d'une dizaine de cadres autour de Jérôme Lavrilleux - n'a cessé, sans le moindre scrupule, de jouer un rôle très actif et ostensible pendant les 3 mois de la campagne: représentant par exemple, tout à fait officiellement Jean-François Copé à la Cocoe (Commission de contrôle de l'UMP), dans un mélange des genres effarant" ou "participant à l'antenne à des débats radiodiffusés", accuse le maire d'Aix-les-Bains.
"On peut évaluer à plus de 200.000 euros l'avantage représenté sur quatre mois, par la prise en charge de cette équipe salariée par le Mouvement", argumente M. Dord.
"Le siège social de la rue de Vaugirard a été utilisé sans discontinuer comme siège de campagne et jusqu'au soir de l'élection devant les caméras de France et de Navarre! (300.000 euros sur 4 mois?)", demande-t-il.
"Les moyens de communication du parti ont été mobilisés au seul profit de Jean-François Copé. Le site internet a compté en moyenne 4 photos de lui en Une chaque jour depuis juillet", poursuit l'élu.
"Que dire de choses plus anodines, mais tellement révélatrices comme les notes de frais des collaborateurs, ou l'achat par l'UMP du livre de campagne de Jean-François pour plus de 3.000 euros...", poursuit M. Dord, soulignant que le parti est financièrement "exsangue".
"J'ai, à maintes reprises, tiré la sonnette d'alarme sur le fait que le déficit de trésorerie atteindra plus de 50 millions d'euros en juin", relève-t-il.
L'UMP "devra faire face à un plan de redressement douloureux sur lequel nous nous sommes engagés auprès des banques, mais dont les décisions tardent à être mises en oeuvre", selon M. Dord pour qui ce qu'il qualifie d'"abus" revêtent "à l'évidence un aspect moralement inacceptable".