La candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2022, Anne Hidalgo, a poursuivi sa campagne en Savoie, ce jeudi 25 novembre, sur des "terres de mission de la gauche".
"Je ne suis pas dans un dîner en ville, je suis sur le terrain" : Anne Hidalgo a poursuivi en Savoie, ce jeudi 25 novembre, un tour de France de cinq jours sur ce qu'elle considère comme des "terres de mission de la gauche".
Au quatrième jour de son périple qui doit la mener encore vendredi à Carpentras et Avignon, la candidate socialiste à la présidentielle, qui stagne toujours entre 5 et 7 % des intentions de vote, derrière l'écologiste Yannick Jadot et l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, dit vouloir "se nourrir de ce que (lui) disent les Français" pour rédiger son programme, qui devrait être rendu public en janvier.
Mulhouse, Besançon, Saint-Etienne, Chambéry, elle a multiplié les déplacements toute la semaine sur le thème de "vivre de son travail".
"Je rencontre une belle énergie", explique la candidate à la presse. "On est sur des terres de mission de la gauche, où on a perdu beaucoup de députés, de sénateurs, passés à En marche". Mais "on conserve encore des élus locaux et la résignation s'efface très vite", assure-t-elle, notant qu'il y a une "attente d'une réponse de la gauche".
Visite industrielle et visite agricole
"C'est le moment de s'engager. Je suis là pour construire une force de rassemblement, pas pour savoir qui va mener le leadership, créer une alternance pour qu'on retrouve nos valeurs", a dit la candidate, devant quelque 150 militants rassemblés dans une salle à Cognin, près de Chambéry.
"Ne lâchez rien, je vous assure qu'il y a un chemin vers la victoire", leur a-t-elle assuré. "C'est ce qu'on avait envie d'entendre", souffle une militante à une amie. François, militant aux cheveux blancs venu de Haute-Savoie, avoue: cela lui a "donné de l'espoir, et même de l'envie".
"Ne lâchez rien", c'est aussi ce qu'a dit la candidate un peu plus tôt, lorsqu'elle a rejoint à la nuit tombée les salariés de Ferropem, une usine savoyarde menacée de fermeture, que le candidat écologiste Yannick Jadot était déjà venu soutenir en septembre.
Auprès d'un grand braséro allumé dans la cour de l'usine, en grève depuis des mois, elle a rappelé le milieu ouvrier de ses parents et son premier métier d'inspectrice du travail. "Je ne suis pas là par hasard", a-t-elle dit, considérant comme un "non-sens industriel" la fermeture de cette usine qui fabrique du silicium, élément stratégique pour la construction de panneaux photovoltaïques.
"Misère sociale"
"Vous n'êtes pas tous seuls", leur a-t-elle dit, promettant d'"amplifier leurs voix", et réclamant "une obligation de reprise" du site, et "en attendant, une nationalisation temporaire".
"Sincèrement, il y en a marre qu'on ne parle que du covid et de l'immigration", s'est emporté un syndicaliste. "Il faut parler de la misère sociale".
Des difficultés qu'Anne Hidalgo a également évoquées dans le massif des Bauges, entre Chambéry, Annecy et Alberville, avec un jeune éleveur et producteur de tomes des Bauges, un fromage local.
Elle va au contact de ceux qui connaissent, elle est très réceptive, c'est une excellente démarche.
Jean-Luc Boch, maire de La Plagne
"Sur le plan économique, c'est pas évident", a expliqué ce dernier, qui s'est plaint aussi que sa profession soit trop souvent considérée comme "des pollueurs et des subventionnés". "Je ne viens pas là pour donner des leçons", a expliqué la maire de Paris, qui pâtit parfois d'une image trop urbaine, et souhaite "sortir des clichés sur les agriculteurs".
"Je fais partie d'une famille politique qui ne pense pas les choses en rupture", a-t-elle souligné, en comparaison avec son concurrent d'EELV.
Dans la matinée, elle avait aussi échangé avec des élus de montagne pour évoquer l'avenir des stations de sports d'hiver à l'heure du réchauffement climatique, mais aussi le Lyon-Turin, qu'elle soutient.
"Elle va au contact de ceux qui connaissent, elle est très réceptive, c'est une excellente démarche", a salué Jean-Luc Boch, maire de la Plagne et président de l'Association nationale des maires de stations de montagne, qui n'est pourtant "pas de son bord politique".