Des élus de Tarentaise et du conseil départemental bloquent les entrées de l’usine Graftech à La Léchère depuis 7h, ce lundi 3 août. Vendredi, ces élus s'étaient rendus à Paris, au ministère de l'économie, pour plaider la cause du candidat à la reprise de l'usine.
Deux énormes engins de déneigement. Voilà avec quoi sont venus les élus de Tarentaise et du conseil départemental. Placés devant les accès du bâtiment, les véhicules sont censés empêcher le départ des machines vers l’Italie.
Le conseil général aurait investi près de 100.000 euros dans ces machines en 2014. Ce qui expliquerait aussi ce blocage. En plus de la dizaine d'élus, près de 200 personnes se trouvaient sur place dont de nombreux salariés. Ces derniers ne bloquaient quant à eux pas le départ des machines. Une prime de 10.000 euros leur aurait été promis par l'entreprise pour ne pas s'opposer à ce déménagement.
Le conseil départemental de la Savoie bloque l'entrée de l'usine graftech #lesmachinesrestent #industrie pic.twitter.com/z5uCwOPrZi
— Florian Penaroyas (@flopen1991) 3 Août 2015
A Marseille les sardines bloquent le port, en Savoie c'est le mini crabe #graftech #lesmachinesrestent pic.twitter.com/4doUNMSR4X
— Florian Penaroyas (@flopen1991) 3 Août 2015
Graftech avait en effet, en mars dernier, décidé de concentrer son activité de fabrication de pièce en graphite sur son unité de Malonno en Italie, où les machines du site savoyard s’apprêtent à s’en aller.
Une décision qui a beaucoup de mal à passer
Une décision qui avait beaucoup de mal à passer du côté des élus. «Nos sommes en colère. Ils veulent enlever les machines du site alors qu’il reste une offre de reprise à étudier», avait réagi Joseph Thomas, premier adjoint au maire de La Léchère.Reportage de Florine Ebbah, Frédéric Pasquette, Mélanie Ducret
Un industriel savoyard spécialisé dans le même secteur d’activité s’était positionné. Son projet se proposait de reprendre au moins huit des 51 salariés. Vendredi 31 juillet, Hervé Gaymard, président du conseil départemental, Fabrice Pannekoucke, président de la communauté de communes Coeur de Tarentaise, et Bernadette Laclais, députée savoyarde, avaient fait le déplacement au ministère de l'Économie pour plaider la cause de l'entreprise, avec le directeur adjoint du cabinet du Ministre et le conseiller en charge du dossier.
Cette fois, c'est par la direction du site qu'ils sont reçus.
GrafTech : élus, nous sommes reçus par la direction du site.
— Pannekoucke fabrice (@Pannekouckefabr) 3 Août 2015
La réunion s'est achevée aux alentours de 12h00. Les élus ont obtenu de la direction que 16 machines restent sur le site en attendant une étude de l'offre de reprise. Les quatre autres, indispensables pour l'activité de Graftech en Italie, devrait s'en aller de l'autre côté des Alpes. Parmi elles, la machine payée à hauteur de 100.000 euros par le conseil général. Le blocage n'est donc pas près d'être levé.