Michel Barnier, commissaire européen, était l'invité du 19/20 de France 3 Alpes. L'occasion pour le Savoyard de s'adresser aux eurosceptiques et d'évoquer son avenir qui passera peut-être par le Conseil régional Rhône-Alpes.
Depuis le temps qu'il incarne l'Europe, ces quelques jours qui le séparent de la nouvelle mandature européenne doivent lui serrer le coeur. Michel Barnier avait bien imaginé succéder à Barroso, à la tête de la Commission européenne. Il n'en sera rien. C'est l'ex-Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker qui a été choisi par le PPE (dont fait partie l'UMP) pour être candidat.
Pourtant, Michel Barnier n'aurait pas été en terre inconnue à Bruxelles. Entre 1999 et 2004, sous Romano Prodi, il était commissaire européen. En 2006, il fut également conseiller spécial du président José Manuel Barroso. Puis de nouveau commissaire européen depuis 2010.
Les années ont passé et il est devenu "le chou de Bruxelles", pour reprendre un article ironique de Libération dans lequel il apparaissait comme une personne mésestimée en France et "chouchou" des instances européennes.
Il faut être ensemble sinon on est foutus!"
L'Europe, Michel Barnier la connaît donc comme sa poche, il connaît ses forces et ses faiblesses et s'étonne encore que les eurosceptiques pointent le bout de leur nez à l'heure d'une nouvelle élection. Il en parle d'ailleurs dans son nouveau livre "Se reposer ou être libre". "Il faut pas se regarder le nombril, il faut regarder le monde tel qu'il est. Et quand on regarde la télévision, on voit un monde instable, fragile, dangereux où il y a de grands pays qui n'ont besoin de personne: la Chine, les Etats Unis, la Russie, le Brésil, l'Inde... Si on veut rester à la table, il faut être ensemble sinon on est foutus."
Que reste-t-il à Michel Barnier?
Militant gaulliste de la première heure, dès ses 14 ans dit-il, Michel Barnier a fait pratiquement toute sa carrière en politique. En Savoie d'abord, où il a fait ses armes comme conseiller général puis comme député. Au plan national ensuite, il fut quatre fois ministre. Puis vint l'Europe. Aujourd'hui qu'il n'a plus pignon sur politique que peut-il briguer? L'ancien président du Conseil général de la Savoie, de 1982 à 1999, se lancera-t-il dans un combat régional pour prendre la tête de Rhône-Alpes?
"Je suis prêt à m'engager", a-t-il avoué sur le plateau de France 3 Alpes, "j'ai simplement besoin de temps pour aller écouter les gens".
Michel Barnier gardera malgré tout en tête son travail acharné à Bruxelles. Le commissaire européen aura déposé 28 lois sur la régulation des marchés financiers ces dernières années.
Reportage de Yoann Etienne et Yves-Marie Glo