Les bras levés, les cris poussés... Val Tho était en transe, ce jeudi 20 février après la victoire de Jean-Frédéric Chapuis dans l'épreuve finale de skicross. Sa médaille d'or et les deux autres médailles des copains des Pays de Savoie, Bovolenta (2e) et Midol (3e), auront été dignement célébrées.
Jean-Frédéric Chapuis, le leader de "la patrouille de France", a ses attaches à Val Thorens. Son papa, Denis a eu du mal à retenir ses larmes quand il a vu son fils passer la ligne d'arrivée avec "des petits gars qui se sont donnés à fond". D'autant que ce père connaît le parcours de son fils. Jean-Frédéric est un ex skieur alpin qui a tenté de percer en Suisse, le pays de sa mère, mais sans succès. En 2010, après les Jeux de Vancouver, le skicross masculin français étant décapité, on lui propose de faire du skicross: "J'avais déjà cette idée dans un coin de ma tête et c'était le bon moment pour switcher." Les débuts furent difficiles: "La première année, je me suis fait les croisés (blessure au genou) dès la cinquième course, explique Chapuis. J'apprenais."
Quand on vient du monde des piquets de l'alpin, courir à plusieurs sur une piste accidentée jalonnée de sauts et d'obstacles, ça ne s'improvise pas. "Jean-Fred" décroche son premier podium en Coupe du monde en janvier 2012. Le second arrive quatre jours plus tard et la première victoire en décembre de la même année. Chapuis est bien lancé mais il perce véritablement en devenant champion du monde en 2013. Aujourd'hui il est en or et Val Tho s'en félicite.
De sa maman zurichoise et de ses séjours à Arosa, dans le canton des Grisons, Jean-Fred a appris le suisse-allemand et il est aujourd'hui capable de s'exprimer aisément dans cette langue, comme à Sotchi en conférence de presse. "Je suis content d'avoir ce versant là dans ma personnalité, disait-il récemment. Je suis carré et méticuleux, ça me rassure lorsque tout est bien structuré, propre et réglé".