Les remontées mécaniques des stations de ski ne rouvriront pas le 1er février. Et avant même l'annonce de la décision du gouvernement, les professionnels du secteur n'étaient pas confiants, comptant les annulations de séjours.
Les remontées mécaniques risquent de rester fermées pour toute la saison, alors que l'épidémie de Covid-19 ne faiblit pas. Pour certaines stations comme les Karellis, en Savoie, la situation devient catastrophique. Les hébergements touristiques sont inhabituellement vides à la veille des vacances d'hiver, une situation inédite à cette époque de l'année. D'ordinaire, le Village club du Soleil accueille près de 500 personnes par nuitée.
"On prend beaucoup plus d'annulations qu'on ne prend de réservations. Et je pense qu'il y a encore beaucoup de vacanciers qui sont dans l'attente de savoir s'ils pourront venir sur cette saison d'hiver", note son directeur adjoint, Baptiste Gerbouin. Et la décision du gouvernement de ne pas rouvrir les remontées mécaniques le 1er février ne va rien arranger.
Cette station est un cas unique en Savoie, ne comptant aucune résidence secondaire mais seulement des gîtes avec pensions complètes. Mais sans restaurant, pas de clients. Les commerces restent donc fermés et le directeur de la station fait état d'une perte totale de chiffre d'affaires. "La question, c'est surtout l'avenir, c'est-à-dire comment on va repartir l'an prochain, anticipe Jean-Sébastien Dorel. Cette saison est morte mais si nos partenaires, notamment les hébergeurs, ne sont plus en état de faire venir les clients l'an prochain, c'est toute l'économie locale et de la vallée qui s'écroulent."
Les saisonniers durement touchés
Sans remontées mécaniques, c'est tout un système qui s'effondre, dont de nombreux emplois. "J'ai beaucoup de collaborateurs qui, psychologiquement, ne vont pas très bien, remarque le directeur des remontées mécaniques, Christophe Baudot. Ils ont perdu l'essentiel de leur vie, et il faut qu'on arrive à leur donner des perspectives."
La station embauche chaque année 500 saisonniers qui attendent des annonces avec impatience. "Je ne sais pas comment ils vont s'en sortir tous ces gens. Je devais être saisonnière, je devais travailler, et rien n'a ouvert. Pas de bars, pas de restaurants, donc j'attends. Je profite des pistes mais c'est l'après qui va être très difficile", craint une jeune femme. Le Premier ministre devrait officialiser la non réouverture des remontées mécaniques jeudi 21 janvier, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.