En France, au moins 5000 communes ont ouvert des cahiers de doléances et recueilli des milliers de contributions. Le maire du Montcel, en Savoie, espère qu'une suite sera donnée. Selon lui, si rien ne se passe, "ça va faire mal".
"Leur préoccupation, c'est pouvoir d'achat, pouvoir d'achat, pouvoir d'achat" : pendant un mois, les habitants des petites communes ont exprimé leur colère et leurs revendications sur des "cahiers de doléances" ouverts dans les mairies. Le résultat doit à présent alimenter le "grand débat" voulu par le gouvernement, désireux de trouver une issue à la crise des "gilets jaunes".
Une démarche constructive, pour l'Association des maires ruraux de France (AMRF) à l'origine de l'opération, même si la participation à été très inégale. Au moins 5.000 communes ont recueilli des milliers de contributions de citoyens, selon l'AMRF. Et le pouvoir d'achat, "l'injustice fiscale" et la diminution de l'offre de services publics en milieu rural arrivent en tête des préoccupations.
En Savoie, Jean-Christophe Eichenlaub, maire du Montcel (1.043 habitants) a recueilli une trentaine de contributions. Les gens disent "leur besoin de respirer. Le +petit+ a du mal à s'en sortir et rien n'est fait pour arranger sa vie", résume-t-il.
Les doléances fusent parfois dans toutes les directions : diminuer les taxes, remplacer le Sénat, taxer les revenus du capital, lutter contre les lobbies, rétablir des services de proximité, augmenter le nombre de fonctionnaires dans les hôpitaux et les Ehpad, fermer l'Ena...
La fracture numérique est également en ligne de mire : certains réclament de "supprimer toutes les démarches administratives par internet".
Que faire maintenant de toutes ces doléances exprimées ? Le premier magistrat de cette petite commune de 950 habitants prévient : "cette expression, il faut qu'elle soit suivie d'effets, parce que si ça repart comme avant, alors là ça va faire mal".