Le restaurant d'altitude savoyard vient d'obtenir sa première étoile Michelin sans pouvoir vraiment la fêter. Une joie douce amère pour la famille Bouvier, surprise de décrocher une deuxième fois une première étoile après le sacre de l'Ursus, son autre restaurant de Tignes, en 2020.
Au pied du glacier de la Grande Motte, le Panoramic, offre, comme son nom l'indique, une vue à 360 degrés accessible uniquement aux skieurs et aux piétons grâce au funiculaire. "On est super content, le Michelin c'est quelque chose de super important, ça change un restaurant", réagit Clément Bouvier, qui officie avec son père Jean-Michel dans les cuisines du Panoramic.
L'obtention de sa première étoile aurait donc pu prendre des airs de magie blanche au sommet de la gastronomie alpine si la crise sanitaire n'était pas passée par là.
Car le restaurant est, comme tous les autres en France, fermé depuis le mois d'octobre. Et à 3032 mètres d'altitude, la vente à emporter est également inenvisageable...
La famille Bouvier est très heureuse et très fière de cette belle étoile qui brille désormais au Panoramic à 3032 m...
Publiée par Le Panoramic Tignes Grande Motte sur Lundi 18 janvier 2021
"Une grosse surprise"
A la joie d'obtenir cette étoile, se mêle donc un peu de mélancolie. "On l'a appris en direct. C'est une grosse surprise pour nous. C'est un peu triste de le fêter comme ça", commente le cuisinier qui avait déjà obtenu une étoile il y a un an pour l'Ursus, l'autre restaurant de la famille Bouvier à Tignes.
"Cela prouve aussi que le Michelin, maintenant, casse bien ses codes", ajoute Clément Bouvier, fier que son établissement, un restaurant d'altitude sur les pistes, soit distingué par le guide rouge.
"On a hâte de rouvrir", confie le chef qui semble sceptique quant à un retour à la normale à court terme. Alors la famille Bouvier essaye d'aller de l'avant : "on se concentre sur l'été, on recrute du personnel". Les chefs mettent, en effet, à profit cette période de coupure pour "se remettre en question", "monter en gamme", "voir ce que l'on peut faire pour améliorer l'accueil des clients et atténuer les flux".
Car depuis son installation au sommet des pistes de Tignes-Val d'Isère en 2011, le restaurant accueille plus de 300 couverts par jour en saison. Un rythme que l'étoile va nécessairement ralentir.
"On est un peu des aubergistes", lance le chef qui souhaite avant tout "faire de la qualité".
"Cuissons aux petis oignons"
Quant à sa cuisine "de saison", qui nécessite une logistique hors du commun pour acheminer les marchandises, il suffit de suivre le Guide pour se faire une idée, en attendant de pouvoir y goûter :
"Dans un intérieur douillet, tout de bois vêtu, émaillé de peaux de moutons sur les chaises et de têtes de cervidés empaillés aux murs, une équipe en costume traditionnel sert une authentique cuisine au feu de bois, typique du terroir savoyard. Les cuissons sont réglées aux petits oignons, qu'il s'agisse de cette côte de bœuf Noire de la Baltique fumée au bois de hêtre ou de ce pigeon royal en crapaudine ; les garnitures sont loin d'être en reste, à l'image de cette mousseline de pommes de terre des plus onctueuses servie dans sa petite casserole en fonte", écrit le guide Michelin sur la page dédiée au Panoramic.
Neuf premières étoiles en Auvergne-Rhône-Alpes
Le Panoramic entre donc dans le palmarès du guide rouge avec une étoile, au même titre que huit autres restaurants d'Auvergne-Rhône-Alpes, à l'instar du Fantin Latour à Grenoble, de la Rotonde des Trésoms ou de l'établissement de Vincent Fabre Félix à Annecy.
Le Miraflores et le Rustique sont récompensés à Lyon, L'Auberge du Cep à Fleurie, le Domaine du Colombier dans la Drôme, à Malataverne, et l'Auberge du Pont à Pont-du-Château, dans le Puy-de-Dôme.