Plongeons-nous dans les souvenirs de cette 37e éditon de Chambéry BD. Et là, un visage apparaît, celui d'un Italien concentré sur ses dédicaces. Un homme appliqué qui a donné 20 minutes de son art aux fans de Saria. Ils repartaient tous avec un chef d'oeuvre de Riccardo Federici.
Riccardo Federici pourrait être l'un de ses personnages. Un profil doux et inquiétant à la fois. Faut dire qu'en pleine dédicace, le dessinateur fait preuve d'une extrême concentration. Puis il donne tout. Il compose un tableau. Les planches de "Saria", la BD qui l'a fait connaître en France, sont ainsi. Des tableaux à chaque page pour décrire une Venise ancienne et futuriste à la fois.
Ce n'est pas pour rien que Riccardo Federici fut le premier artiste de bande dessinée à exposer à la biennale de Rome avec les plus grands peintres et photographes d'aujourd'hui.
En 2009, il a pris la suite graphique de la série des "Enfers" (aujourd'hui "Saria"). Une série initiée par l'un des plus grands noms de BD, Paolo Serpieri. Et Federici a relevé le défi d'une main de maître! Tout y est vivant, tout y est réaliste. L'architecture, les visages, les vêtements (jusqu'aux plis de pantalon), les mouvements... Bienvenue en enfer! Le scénariste Jean Dufaux est, lui, aux anges depuis que cette "Porte de l'ange" est ouverte. L'histoire est noire mais la réalisation est lumineuse. Chambéry BD n'a pas eu à se forcer pour trouver un gagnant dans sa catégorie "prix du dessin" cette année!
Sur son blog, en juillet dernier, Federici a publié une ébauche de son travail sur le Tome 3. En terme de graphisme, l'honneur de "Saria" est sauf.