Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation

A Grenoble ou Chambéry, l'heure était au recueillement, ce dimanche 26 avril au matin. Persécutés, pourchassés, arrêtés ou raflés, on s'est souvenu de tous ceux qui ont connu les conditions inhumaines des camps de concentration. 

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C'est au début des années 1950 que les anciens déportés et les famillles des victimes ont exprimé le souhait de voir inscrite au calendrier une journée de commémoration nationale destinée à préserver la mémoire de la déportation.

Un besoin reconnu par la loi du 14 avril 1954, votée à l'unanimité par le Parlement. Le dernier dimanche d'avril devenait ainsi "Journée nationale du Souvenir des victimes et héros de la déportation". Une date retenue en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps. 

La loi exprime clairement les objectifs d'une telle journée:
"Il importe de ne pas laisser sombrer dans l'oubli les souvenirs et les enseignements d'une telle expérience, ni l'atroce et scientifique anéantissement de millions d'innocents, ni les gestes héroïques d'un grand nombre parmi cette masse humaine soumise aux tortures de la faim, du froid, de la vermine, de travaux épuisants et de sadiques représailles, non plus que la cruauté réfléchie des bourreaux."

165.000 déportés partis de France

Selon les chiffres de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, 165.000 personnes ont été déportés depuis la France durant la Seconde guerre mondiale. 

89.000 au titre de la répression de la lutte contre l'occupant (résistants ou opposants politiques, otages ou victimes de représailles) mais aussi comme droits communs, homosexuels. 60% sont revenus

76.000 déportés, dont 11.000 enfants, l'ont été au titre des persécutions antisémites et dans le cadre de la mise en œuvre de la "solution finale de la question juive" en Europe. Seulement 3% sont revenus. 

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Une barbarie qui "peut changer de visage"
Manuel Valls a appelé à "poursuivre le combat" contre une barbarie qui "peut changer de visage", en célébrant le souvenir de la déportation, au mémorial parisien dédié à ses martyrs, à la pointe de l'île de la Cité.

"La transmission est l'un des volets phares du plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme que j'ai annoncé il y a dix jours", a dit le chef de gouvernement. "Comment tolérer en effet que dans certains établissements scolaires de la République, on ne puisse plus enseigner l'Histoire sans s'exposer à des contestations? Comment supporter qu'une partie de notre jeunesse ne fasse plus la distinction entre ce qui relève de la liberté d'expression et ce qui tient du négationnisme, de l'apologie de la Shoah?", a martelé Manuel Valls.

"La France connaît intimement le poids de la barbarie. De toutes les blessures de son passé, elle a su faire sa force", a-t-il poursuivi. "Une force qui lui permet de combattre aujourd'hui, ici, sur son sol, mais aussi en Afrique et au Moyen-Orient, ce nouveau totalitarisme, ces armées assoiffées de mort qui, au nom d'un Islam dévoyé, veulent partout répandre la terreur, faire couler le sang, comme ce fut le cas les 7,8 et 9 janvier. Comme ce fut le cas à Copenhague, à Tunis, au Kenya".
"La barbarie peut changer de visage. Elle commet toujours les mêmes crimes", selon Manuel Valls. "Non, la lutte contre la barbarie n'est pas terminée. Alors sans rien oublier du passé, poursuivons le combat de nos aînés", a-t-il conclu.

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