La Fédération Française de Ski abandonne l'idée d'implanter un Centre National de Ski de Haut Niveau à Bourg-Saint-Maurice en raison de "contraintes" économiques et visiblement politiques.
C'est en 2007 que le projet de création d’un Centre National de Ski de Haut Niveau a vu le jour. Le 24 juillet 2009, suite à la présentation de chaque candidature, la Fédération Française de Ski avait retenu la commune de Bourg-Saint-Maurice pour l’implantation de ce Centre. Puis, plus rien ou pas grand chose.
Dans un communiqué, la Fédération estime pourtant avoir tout "mis en œuvre pour que ce Centre National puisse effectivement exister", ajoutant que tous "les éléments indispensables au bon fonctionnement de ce Centre, que la Fédération voulait novateur", ne sont pas réunis. Le coût était estimé à 12 millions d'euros.
La Fédération poursuit en évoquant des "contraintes auxquelles (la) réalisation du (Centre) reste confrontée tant au niveau de l’investissement qu’en ce qui concerne les charges de fonctionnement". De fait, le projet de Bourg-Saint-Maurice est abandonné.
Pas assez d'argent pour investir, pas assez d'argent pour faire fonctionner et visiblement trop de tergiversations politiques (lire plus loin), la Fédé envisage désormais de s’appuyer sur les actuelles structures scolaires du Pôle France pour gérer le Haut Niveau.
Bourg-Saint-Maurice comptait dessus
Le plus embêtant dans cette affaire, c'est que le Centre était au coeur du projet de redynamisation prévu après le départ du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins pour Varces. L'implantation du pôle sportif d'excellence, dans l'ancien quartier Bulle, devait permettre l'accueil, à la rentrée 2014, de 122 athlètes de ski alpin, freestyle et snowboard.
En juillet 2012, avec le départ des 1200 militaires de Bourg-Saint-Maurice, la commune a perdu 350 familles et, selon les estimations, plus de 1000 emplois indirects en Haute Tarentaise. Certes, le Centre n'était pas prévu pour pallier cette perte mais en occupant 5% des 24 hectares du quartier Bulle, il promettait de redonner un peu de vie économique à la ville.
Le Conseil général de la Savoie accuse la Région Rhône-Alpes
D'un communiqué à l'autre, le Conseil général de la Savoie a fait part de son "regret" dans la foulée de l'annonce et, au passage, n'a pas manqué de 'tacler' le Conseil régional Rhône-Alpes. Selon le département, la dernière version du Centre était "issue d’une proposition récente de la Région Rhône-Alpes, (qui) prévoyait une implantation sur deux sites distincts (la cité mixte scolaire Saint-Exupéry et le quartier Bulle)". Pour le Conseil général, "cette double implantation, assez éloignée de l'esprit initial du projet, venait complexifier le fonctionnement au quotidien du centre".