Les Nuits d'Eté d'Aiguebelette proposent depuis 12 ans un festin artistique qui ose tous les mélanges. Le concert d'ouverture du 2 août a ainsi offert un métissage inédit entre classique et tradition orientale. La formation Jadayel, quand un quatuor lyonnais rencontre un duo palestinien.
Jadayel, ça signifie "tresses" en arabe. L'image est bien choisie pour décrire les liens que les musiciens lyonnais du quatuor Bela ont tissés avec les jeunes maîtres de la musique palestinienne, le duo Sabil.Mêler les instruments classiques comme le violon au oud, le pari était osé. Le jazz avait déjà rencontré la musique orientale de brillante manière (Rabih Abou Khalil ou Nusrat Fateh Ali khan pour ne citer qu'eux...). Mais cette musique-là reste totalement inédite.
"Ce qu'on a voulu faire, c'est créer une musique nouvelle", explique Julian Boutin, le violon du quatuor Bela, "à l'image du monde que l'on voudrait... Avec des frontières plus poreuses, moins dures... une troisième musique en quelque sorte, qui n'existe pas encore".
"Il n'y a rien de difficile lorsque les musiciens vont les uns vers les autres", ajoute Ahmad Al Khatib, joueur de oud du duo Sabîl. "C'est plus la personne qui joue et pourquoi elle joue, qui fait la différence. La motivation de ce projet, c'est de nous rassembler."
La 13e édition du Festival Les Nuits d'Eté se poursuit jusqu'au 13 août, sur les bords du lac d'Aiguebelette, en Savoie, mais aussi dans l'avant-pays savoyard et en Chartreuse.
Parmi les rendez-vous à ne pas manquer, la nuit africaine sur la place du village de Dullin, mercredi 7 août et le bal de la St Amour, à Pont de Beauvoisin, le 9 août.