Les finales de la coupe du monde de ski alpin se déroulent du 16 au 20 mars à Courchevel, en Savoie. Retour sur cette première journée, marquée par le sacre du Suisse Marco Odermatt qui a remporté le classement général.
Le Suisse Marco Odermatt, prodige annoncé du ski alpin depuis des années, a définitivement changé de dimension en remportant mercredi à Courchevel le classement général de la Coupe du monde, le trophée le plus prestigieux de son sport.
Au cours d'une journée folle, le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde et l'Italienne Sofia Goggia ont remporté les petits globes de descente et l'Américaine Mikaela Shiffrin a créé la surprise en remportant la course féminine, un succès qui la rapproche d'une 4e victoire au classement général.
Lunettes de soleil, température printanière, Shiffrin et Kilde les amoureux se tenant par la taille pendant les interviews pour les chaînes de télévision, il y avait comme une ambiance de jet-set dans la huppée station de Courchevel mercredi, hôte cette semaine avec Méribel des finales de la Coupe du monde de ski alpin.
Arrivé avec une avance très confortable en Savoie, Marco Odermatt savait qu'il serait sacré mais restait à choisir le jour de son couronnement. Comme d'habitude, le jeune Helvète s'est montré pressé et a terminé le travail en prenant la 2e place de la descente mercredi.
Odermatt a été devancé de 34/100 par le champion du monde autrichien Vincent Kriechmayr, qui l'a privé d'une première victoire dans la discipline. Le champion olympique suisse Beat Feuz a pris la 3e place à 54/100, échouant à remporter un 5e petit globe de la spécialité pour 13 points face au Norvégien Aleksander Kilde, 4e mercredi.
Avenir doré
Sur la piste inédite de l'Eclipse, à la férocité largement adoucie par la douceur printanière arrivée en Savoie, Odermatt s'est montré impressionnant d'engagement et d'agilité, comme tout l'hiver. Il a conquis un 14e podium dans trois disciplines différentes (descente, super-G, géant), son 4e en descente, une discipline qui requiert habituellement plus d'expérience et un gabarit plus imposant.
Champion olympique du géant, spécialité dont il s'est déjà assuré du petit globe, le Nidwaldien a mené le classement général d'un bout à l'autre de la saison depuis sa victoire dans le géant d'ouverture de Sölden (Autriche) fin octobre.
A 24 ans, son avenir paraît doré s'il ne se blesse pas. Mais il faut se méfier des évidences. Le même futur était promis à son compatriote Carlo Janka, dernier Suisse sacré chez les hommes en 2010, sans que cela ne se concrétise.
Son dauphin au général Aleksander Aamodt Kilde s'est emparé du petit globe de descente, une performance pour sa saison de retour après une blessure à un genou en janvier 2021.
"Montagnes russes"
Les retours de blessure, Sofia Goggia connaît par coeur, après avoir failli tout perdre cet hiver à la suite d'une lourde chute et d'une entorse au genou gauche le 23 janvier.
La fantasque Bergamasque de 29 ans s'est battue pour réussir un retour express aux Jeux olympiques de Pékin (2e) puis s'assurer un troisième petit globe de descente (après 2018 et 2021), malgré un niveau moins élevé qu'en début de saison (12e mercredi).
"Ma saison a été faite de montagnes russes. Elle était parfaite jusqu'en janvier et avec ces deux chutes c'était déjà dur d'être aux JO. Mon rétablissement s'est fait hors des skis, c'est pour ça que j'ai eu du mal à retrouver mon niveau, mais ça m'a suffi pour le globe et j'en suis heureuse", a-t-elle apprécié.
Partie avec le dossard 21, le gros coup a été réussi par Mikaela Shiffrin, victorieuse de la 3e descente de sa carrière au meilleur moment. L'Américaine aux 74 victoires en Coupe du monde reprend 156 points d'avance au général sur la Slovaque Petra Vlhova, seulement 16e, avant les trois dernières courses.
Trois jours après son 27e anniversaire, Shiffrin fonce vers un 4e gros globe un mois après ses Jeux olympiques ratés (zéro médaille et trois sorties de piste en six courses).