Deux sœurs tombées amoureuses du village d'Arith, au cœur de la Savoie, ont légué 340 000 euros pour rénover l'église de la commune. Une somme considérable qui a permis de réhabiliter entièrement l'édifice devenu vétuste.
L'église du petit village d'Arith a retrouvé son lustre d'antan grâce à un cadeau tombé du ciel. Niché sur le plateau des Bauges, en Savoie, l'édifice vient de rouvrir ses portes aux fidèles après une rénovation complète rendue possible par le legs de deux sœurs.
Monique et Geneviève Meynier, qui se sont installées à Arith dans les années 1970, ont légué, à leur décès, 340 000 euros au diocèse pour réhabiliter l'église du village qui avait subi les affres du temps. Une somme que la commune de 440 habitants n'aurait jamais pu débourser.
"Les miracles, on ne peut pas les expliquer, sourit Jean-Marie Gueyraud, instituteur à la retraite, habitant d'Arith. C'est simplement une dame qui s'est installée au pays, qui s'est plue ici, qui était riche. Elle n'était pas mariée et lorsqu'elle est décédée, elle a laissé sa maison à la voisine et elle a donné pour la rénovation de l'église qui en avait bien besoin."
Jean-Marie n'est pas croyant à l'inverse de Claudine Tainturier, une vieille amie qui veille sur l'église depuis des décennies. "Alors, qu'est-ce que tu en dis ? C'est pas mal. Regarde la coupole, la nef", s'émerveille encore la présidente de l'association Saint-Laurent, regroupant des paroissiens.
Travail collectif
Grâce au don miraculeux des sœurs Meynier, l'église du milieu du XIXe siècle a été rénovée de fond en comble. Le vieux poêle à bois a laissé place à un chauffage à air pulsé depuis le sol. "Il faut faire attention de ne pas trop se mettre au-dessus de la bouche pour les dames qui sont en jupe. Sinon, on est un peu retroussé, comme Marilyn Monroe", plaisante Claudine Tainturier.
Des spécialistes du patrimoine ont restauré toutes les peintures de l'église Saint-Laurent tandis que des paroissiens époussetaient les sculptures. "On ne pouvait pas rouvrir l'église avec des statues sales, pleines de poussière et de fientes d'oiseau", raconte la paroissienne.
Alors une trentaine de fidèles se sont attelés à la tâche pendant trois mois, s'attachant notamment à redonner son éclat à la statue de la Vierge Marie, faite de feuille d'or et de peinture dorée. "Les restauratrices nous ont enseigné le coton-tige, la brosse à dents, les petits chiffons", se rappelle Claudine Tainturier.
Le don de Monique et Geneviève Meynier a rassemblé les habitants d'Arith. Croyants ou athées, ils sont d'autant plus fiers de leur patrimoine et de leur travail qui a porté ses fruits à quelques semaines de la fête de Noël.