Le collectif "Les Soulèvements de la Terre" appelle à manifester ce samedi 17 et dimanche 18 juin contre le projet de construction du tunnel Lyon-Turin. Ce rassemblement fait l'objet de vives inquiétudes de la part d'élus de la Maurienne, qui craignent notamment l'installation d'une ZAD sur place.
Le mouvement écologiste "Les Soulèvements de la Terre" a prévu une "mobilisation internationale et populaire", ce samedi 17 et dimanche 18 juin en Maurienne, pour s'opposer au tunnel du Lyon-Turin. L'action, dont le lieu précis n'a pas encore été dévoilé, est co-organisée par le collectif italien "No Tav", historiquement opposé au tunnel ferroviaire qui doit traverser les Alpes.
Les manifestants prévoient "l'ouverture d'un camp" dès le vendredi 16 juin. Le week-end sera ensuite marqué par une "mobilisation internationale et populaire pour la défense des montagnes et de l'eau", des "balades naturalistes", des tables rondes et des concerts...
Dans un communiqué, le mouvement des "Soulèvements de la Terre" dénonce un "programme de destruction massif" animé par "l'imaginaire mégalo et détraqué du consortium TELT, 'Tunnel Euralpin Lyon Turin' allié de décisionnaires politiques 'visionnaires' et des groupes tels que Vinci, Bouygues ou Eiffage".
Le mouvement, comme beaucoup d'opposants à la réalisation du projet, regrette que la ligne existante soit sous-exploitée, l'artificialisation de plusieurs centaines d'hectares de terres agricoles, le drainage de millions de mètres cubes d'eau souterraine et le stockage de déchets.
La crainte d'une ZAD ?
L'organisation de ce rassemblement a poussé les élus de la Maurienne à tenir une conférence de presse, ce lundi 12 juin. Au cours de cette réunion, ils ont fait part de leur "inquiétude" et expriment leur "grande vigilance par rapport à ce rassemblement".
"Plusieurs éléments nous font craindre que les manifestants ne viennent pas tous avec des intentions pacifiques. Sur les réseaux sociaux et sites Internet, différents appels invitent à la désobéissance civile et à s’inspirer de Notre-Dame-des-Landes et d’autres Zones à Défendre (ZAD), de Sainte Soline, à occuper les gares, à suivre des convois de fret, à établir des campements sur le tracé du Lyon-Turin", détaille Jérémy Tracq, maire de Bessans et vice-président de la communauté de communes Haute-Maurienne Vanoise, dans un document en accord avec le Syndicat du Pays de Maurienne.
Maires et élus "espèrent que ce (rassemblement) se déroulera sans violences et sans dégradations" et en appellent à "la responsabilité des organisateurs, en souhaitant aussi qu’à l’issue du week-end, les participants soient invités à rentrer chez eux sans chercher à s’installer durablement et illégalement".
Malgré toute cette inquiétude, ils concluent en affirmant leur attachement à la liberté d'expression et donc ne pas être opposés à cette manifestation "dès lors qu'elle s'inscrira réellement dans une volonté d'action démocratique pacifique".