Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a proposé, dimanche, de rajouter 20 millions d’euros pour le financement du Lyon-Turin en contrepartie d’une aide supplémentaire de l’Etat sur "les mobilités du quotidien". La France doit présenter son projet de financement avant le 30 janvier pour obtenir une aide de l'Union européenne.
La dernière chance pour "sauver le Lyon-Turin" ? Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a annoncé dimanche 28 janvier avoir fait une "proposition forte" à l'Etat pour maintenir le projet ferroviaire, dans l'impasse à quelques heures de la clôture de dépôt des dossiers à Bruxelles. "Mais je fixe mes conditions", à savoir un geste supplémentaire de l'Etat sur le contrat plan Etat-Région mobilité, a-t-il dit dans un entretien à l'AFP.
La semaine dernière, il manquait encore 40 millions d'euros pour boucler le budget de 220 millions d'euros pour les études du tracé français de la ligne ferroviaire transalpine et du contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise (le "CFAL-Nord"), selon les chiffres fournis par le ministre de la Transition écologique et des Transports, Christophe Bechu, devant le Sénat.
"Je veux que l’Etat investisse sur les mobilités du quotidien"
Pour que l'Union européenne apporte 90 millions, il faut que la France présente le 30 janvier un projet de financement de 130 millions d'euros. À l'heure actuelle, l'Etat en a promis 65 millions. Mais le tour de table des collectivités locales n'a permis de récolter que 25 millions d'euros.
Lors des dernières discussions, l'Etat avait proposé de prendre la moitié des 40 millions manquants, si les collectivités faisaient un effort supplémentaire. "Notre proposition est de porter à 33 millions d'euros le financement de la Région, c'est-à-dire de rajouter 20 millions d'euros", a détaillé Laurent Wauquiez, ce qui devrait permettre de boucler le dossier si l'Etat accepte ses conditions.
"En contrepartie, je veux que l'Etat investisse sur les mobilités du quotidien" dans le cadre du contrat plan état Région : "Je mets 100 millions de plus sur la table, et je demande à l'Etat de faire pareil" pour "le sauvetage des petites lignes ferroviaires, l'investissement sur les voies vertes et la sécurisation des ouvrages d'art pour les routes", a-t-il ajouté.
Réponse attendue de l'Etat
"Pour sauver le Lyon-Turin, il faut que l'Etat réponde d'ici demain (...), la balle est dans son camp", a-t-il dit. À défaut, "on risque de perdre la moitié des financements de l'UE (...), sans compter que cela ferait tomber la déclaration d'utilité publique".
Lancé il y a trente ans, ce chantier de ligne à grande vitesse vise à réduire le transport de marchandises en camion à travers les Alpes au profit du rail, avec 150 km de voies en France, 60 km en Italie et un tunnel de 57,5 km. Son coût a été évalué à plus de 26 milliards d'euros.
Ses opposants dénoncent un projet "pharaonique" et "néfaste" pour l'environnement, ses soutiens assurent qu'il participera à la décarbonation en retirant plus d'un million de camions des routes.