Le projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin va faire l'objet d'une "commission d'enquête populaire" lancée par des députés de l'opposition. Une procédure informelle qui vise notamment à déterminer la "légalité du tracé".
Ils veulent lancer un débat "national" sur le Lyon-Turin. Des députés insoumis et écologistes ont annoncé, mercredi 14 juin, le lancement d'une "commission d'enquête populaire" pour dénoncer le coût "démesuré" et la nocivité, selon eux, pour l'environnement du projet de nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes.
"C'est un projet écocidaire et de gaspillage de l'argent public", a lancé la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot, en présentant devant la presse cette initiative informelle qui associe notamment le syndicat Sud-Rail et l'association "Vivre et agir en Maurienne".
A son côté, la patronne des députés écolos Cyrielle Chatelain a fustigé "un projet complètement démesuré, en termes de montants financiers et de coût environnemental". La députée de l'Isère plaide pour utiliser les capacités "très largement sous-exploitées" de la ligne déjà existante.
Les deux parlementaires ont estimé que la "commission populaire" contribuera à ce que les débats autour de ce projet contesté soient portés au "niveau national". Même si les travaux ont été lancés, "ce n'est pas fait, on a encore le choix", a insisté Cyrielle Chatelain.
La députée LFI de l'Isère, Elisa Martin, a de son côté invité à participer au rassemblement prévu ce week-end en Maurienne contre le projet, à l'appel du collectif "Les Soulèvements de la Terre". Un rassemblement qui provoque de vives inquiétudes de la part d'élus locaux qui craignent notamment l'installation d'une ZAD.
Un rapport sur "la légalité du tracé"
Malgré le caractère informel de la "commission", ses initiateurs envisagent de nombreuses auditions. Ils souhaitent notamment entendre l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, l'actuelle cheffe de gouvernement Elisabeth Borne ou encore le ministre des Transports Clément Beaune. Sans garantie qu'ils accepteront.
Ils veulent également auditionner les "acteurs de terrain dans les départements concernés par l'ensemble du tracé" et organiser des visites des ouvrages existants et des chantiers déjà lancés.
L'objectif est de publier un rapport "d'ici six à huit mois", a précisé le député LFI Gabriel Amard. Il devra évaluer le potentiel de la ligne déjà existante et "la légalité du tracé" de la nouvelle, avec ses tunnels, ainsi que le respect des procédures et des réglementations par les services de l'Etat.
Du côté des soutiens au projet, une grande majorité des maires de la métropole de Lyon ont appelé le 6 juin à "l'union sacrée" pour défendre la nouvelle liaison ferroviaire, exhortant le gouvernement à respecter ses engagements.
Leur "appel solennel", signé par les édiles de 42 des 59 communes du Grand Lyon, principalement de droite et du centre, accusait l'exécutif métropolitain, dominé par EELV et LFI, de vouloir "faire dérailler le projet" en le présentant "comme un danger pour la planète".