Dans la vallée de la Maurienne, un millier de personnes ont participé à la journée portes ouvertes du chantier de creusement du tunnel du Lyon-Turin. L'occasion de découvrir les coulisses de ce chantier gigantesque.
Le tunnel de base du Lyon-Turin vu de l'intérieur. La statue de Sainte Barbe, protectrice des mineurs, orne l'entrée des deux tubes. Sous l'œil d'une petite équipe du chantier suivie d'un groupe de visiteurs. C’est la première fois que le public a pu pénétrer à l'intérieur même de l'ouvrage, ces samedi 22 et dimanche 23 avril.
Sur cette partie du très vaste chantier, à Saint-Julien-Mont-Denis (Savoie), une centaine de mètres a été percée. Les machines ont été mises sur pause le temps du week-end. Quelque 1200 personnes ont fait le déplacement.
"C’est un projet qu'il faut vraiment connaître quand on vit ici pour savoir comment ça fonctionne, comment les gens travaillent, leur quotidien", commente une visiteuse, enthousiaste. La visite de l'ouvrage s’organise par groupe avec équipement de sécurité de rigueur : casque et gilet réfléchissant.
57 km de tunnel
Une carte présente le chemin restant à parcourir avant le creusement des 57 km qui accueillera le double tronçon principal. Farid Nait Maouche, conducteur d’engin, est venu présenter cet aspect du chantier. "C’est un beau métier, assure-t-il. On a l'impression que c'est tous les jours la même chose mais pas du tout. Chaque terrain, chaque méthode de creusement est différente."
Le chantier colossal du Lyon-Turin, dossier lancé en 1992 pour désengorger les routes, fait l'objet de vives contestations. En Savoie, ses opposants pointent notamment les risques d’assèchement de sources et de nappes phréatiques sur au moins trois communes.
Les responsables de cette journée portes ouvertes nuancent : "On voit que ce chantier, par exemple, est totalement sec. De l'eau, il y en a de temps en temps mais ici, le tunnel ne rencontre pas de venue d’eau", répond Xavier Darmendrail, directeur du territoire France pour TELT, la société maître d'ouvrage.
D’ici cet été, des tunneliers doivent arriver en renfort sur le chantier pour percer des lignes de plusieurs dizaines de kilomètres. Mais les lenteurs, côté français, inquiètent les partisans du Lyon-Turin. Avec une décision toujours attendue sur le tracé des 150 kilomètres de nouvelles voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). La mise en service du tunnel est prévue pour 2032.