Trois contrats d'un montant de 3 milliards d'euros ont été attribués mercredi à plusieurs groupements pour le creusement du tunnel du Lyon-Turin. Eiffage et Vinci se partageront l'essentiel de l'ouvrage. Son ouverture est annoncée pour 2030.
Des groupements menés par Eiffage et Vinci ont remporté les principaux contrats du chantier du Lyon-Turin. Le creusement du tunnel ferroviaire transfrontalier coûtera près de 3 milliards d'euros, a annoncé mercredi 7 juillet l'entreprise franco-italienne TELT (Tunnel euralpin Lyon-Turin), chargée de construire et exploiter l'ouvrage.
Les contrats attribués ce mercredi concernent l'essentiel de la partie française du tunnel, soit près de 80% de l'ouvrage. Celui-ci doit faire 57,5 km de long une fois achevé, entre Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie et Suse en Italie. Il comportera deux tubes parallèles, un par sens de circulation des trains, reliés tous les 333 mètres par des rameaux de communication permettant des évacuations en cas de problème.
"Un pas décisif"
Un groupement réunissant Eiffage Génie Civil, Spie Batignolles, Ghella et Gogeis a remporté le plus gros lot sur la partie centrale du tunnel. Il devra creuser en 72 mois un tronçon de 22 km pour 1,47 milliard d'euros. Un autre consortium associant Dodin Campenon Bernard et WeBuild autour de Vinci Construction, creusera en 65 mois 23 km pour 1,43 milliard d'euros.
Enfin, un troisième groupement plus modeste a été chargé de l'entrée du tunnel côté français, 3 km pour 228 millions d'euros. Il est allé à un groupement associant Implenia Suisse, Implenia France, NGE, Itinera et Rizzani de Eccher. Un quatrième lot d'une valeur d'environ 1 milliard d'euros pour la section italienne du tunnel doit être attribué au début 2022, selon la société franco-italienne.
"La décision d'attribuer aujourd'hui trois contrats d'un montant de plus de 3 milliards d'euros est un pas décisif vers l'achèvement de la liaison ferroviaire Lyon-Turin", a commenté la commissaire européenne aux transports Adina Valean. "Elle comblera le maillon manquant entre la France et l'Italie et contribuera à déplacer de gros volumes de trafic transfrontalier de la route vers le rail", a-t-elle souligné, citée dans un communiqué.
Il y a en tout 162 km de galeries à creuser d'ici 2027/2028. A ce jour, 30 km ont déjà été réalisés dont 10 km sur l'une des deux galeries principales, précise-t-on chez TELT. La société est détenue à parité par l'Etat français et Ferrovie dello Stato Italiane (FS), l'entreprise publique des chemins de fer italiens. Il faudra ensuite installer les équipements ferroviaires, l'ouverture du tunnel étant annoncée pour 2030.