Union bancaire européenne, politique de défense commune, Moyen-Orient et immigration figurent au menu d'un sommet franco-italien, ce mercredi 20 novembre, à Rome où des manifestants ont menacé de lancer "l'assaut" pour protester contre le projet phare de TGV Lyon-Turin.
Les militants "No Tav" (non au train à grande vitesse) ont prévu un sit-in dans l'après-midi sur le Campo de' Fiori, à deux pas de l'ambassade de France, très loin de Villa Madama où se déroulera le sommet franco-italien et dont l'accès sera totalement bouclé.
L'ombre de la mafia?
"Il s'agit d'un projet inutile, qui ne servira à rien, sinon à gaspiller l'argent public", a déclaré l'un des responsables du mouvement, Paolo Prieri. Selon les opposants à ce projet "d'autoroute ferroviaire", le risque est grand en outre que "les mafias et la politique utilisent" ce chantier "pour s'enrichir et accroître leur pouvoir". "Les entreprises italiennes pourront participer aux appels d'offres du Lyon-Turin sans disposer du certificat antimafia obligatoire en Italie", préviennent les "No Tav" dans un communiqué, ajoutant que des entreprises françaises, s'installant en Italie, pourront également contourner ce dispositif.
11 ministres français à Rome
Succès ou pas de la manifestation, il sera beaucoup question du Lyon-Turin en particulier du calendrier des travaux, et plus généralement d'infrastructures ferroviaires, lors de ce 31e sommet franco-italien.
Forte de 11 ministres, la délégation française, avec à sa tête le président François Hollande sera accueillie par le chef du gouvernement italien Enrico Letta, dans une ambiance qui s'annonce cordiale. Grâce à la qualification in extremis des Bleus pour le Mondial de football au Brésil, François Hollande devrait être d'humeur optimiste, dit-on!
Au menu du jour: politique de défense commune, union bancaire mais aussi processus de paix au Moyen-Orient et situation humanitaire en Syrie. Le "calendrier d'avancement des travaux" du Lyon-Turin devrait être aussi abordé, sachant que 60 parlementaires français ont lancé un appel à François Hollande afin de l'accélérer.
Ces derniers souhaitent surtout que les deux gouvernements préparent la réponse à l'appel à projets qui sera lancé dans les mois prochains par l'Union européenne pour profiter d'un cofinancement européen et permettre l'engagement définitif des deux Etats.
Le Sénat français ayant ratifié l'accord dans la nuit de lundi à mardi, il ne manque désormais plus que le feu vert de son homologue italien attendu dans les prochaines semaines. Lancé en 2001, le projet de TGV Lyon-Turin a pris du retard et sa mise en service est prévue au plus tôt en 2025/26.