En visite en Savoie et en Haute-Savoie ce jeudi 12 septembre, le Premier ministre fraîchement nommé a assuré son soutien aux députés LR. Il a d'ores et déjà annoncé que le nouveau gouvernement sera formé la semaine prochaine.
Michel Barnier est de retour sur ses terres. En déplacement en Savoie, département qu'il a présidé pendant 17 ans, ce jeudi 12 septembre, le nouveau Premier ministre poursuit ses discussions pour former son gouvernement. Il a promis que chacun y aurait "sa place", en particulier sa famille politique Les Républicains, et fait monter, comme les macronistes, les enchères.
"Je vais constituer le gouvernement la semaine prochaine avec des ministres sérieux et un gouvernement qui sera équilibré, représentatif, pluriel et naturellement (avec) ma famille politique", a avancé l'ancien ministre de l'Environnement au Bourget-du-Lac (Savoie), sa terre d'élection.
"Des relations très amicales et très cordiales"
Michel Barnier venait de visiter l'Institut national de l'énergie solaire, dont il s'est dit un grand "fan", avant de marquer à nouveau son attachement aux services publics dans une maison France Services. Cet après-midi, il est attendu à Annecy par les députés et sénateurs LR réunis pour leur rentrée parlementaire.
Michel Barnier a ajouté avoir "des relations très amicales et très cordiales" avec le président LR du Sénat, Gérard Larcher, ainsi qu'avec les chefs de file LR des députés Laurent Wauquiez, et des sénateurs Bruno Retailleau.
Il a promis que "chacun aura sa place", alors que plusieurs responsables LR, mais aussi des ministres sortants, se verraient bien dans son gouvernement. Le nom de Laurent Wauquiez circule pour le poste de ministre de l'Intérieur et Annie Genevard a déclaré publiquement qu'elle accepterait d'aller à l'Éducation.
Les LR ont changé d'avis
Les parlementaires LR ont d'abord refusé de rejoindre le nouveau gouvernement, avant de faire machine arrière mercredi, "pour une vraie politique de droite". Malgré la taille réduite de son groupe, seulement 47 élus, la droite joue un rôle pivot à l'Assemblée nationale.
Devant ses députés mercredi, l'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a posé ses exigences. Il s'est montré préoccupé par "la reconduite de ministres sortants qui ne donneraient pas l'image du changement", demandant que Michel Barnier "ne soit pas otage de la politique d'hier".
Sur le volet immigration, le Premier ministre a partagé son souci de la "maîtriser" avec "de la rigueur et de la ténacité" mais aussi avec "humanité". Un temps évoquée, la création d'un ministère dédié à l'immigration, comme sous la présidence de Nicolas Sarkozy, semble écartée, selon un ténor de l'ancienne majorité.
Un équilibre précaire
Les députés Renaissance ont rencontré Michel Barnier mardi soir. Le bureau exécutif du parti, réuni mercredi en soirée, n'a pas formellement acté sa participation au gouvernement, souhaitant poursuivre les "discussions programmatiques" et érigeant en "impératif" la présence de la gauche comme de la droite et du centre dans la nouvelle équipe.
Le secrétaire général du parti macroniste, Stéphane Séjourné, s'est dit partisan de "prendre les ministères des bonnes nouvelles", d'après un participant, et d'"imposer un maximum des vues de Renaissance". Selon la même source, l'ex-Premier ministre, Gabriel Attal, n'a pas semblé croire que le parti puisse "imposer quoi que ce soit" à Michel Barnier.
Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de l'Intérieur, a lui mis en garde contre "l'éclatement" du bloc central, entre l'aile droite prête à intégrer le gouvernement et l'aile gauche très réticente. Aurore Bergé, issue de l'aile droite, et elle aussi ministre démissionnaire, a estimé sur RTL que "l'alternance" réclamée par les Français aux législatives devait "s'incarner avec, malgré tout, des membres du bloc central" au gouvernement, mais elle a reconnu que ce n'était "pas simple".
Le ministre sortant de l'Économie, Bruno Le Maire, a fait ses adieux jeudi à Bercy, en souhaitant que la France ne revienne "pas en arrière" en matière de baisses d'impôts et de finances publiques, alors que le premier défi du gouvernement sera la construction du budget dans un contexte d'explosion des déficits.
Le chef de l'État, qui a pourtant promis d'être en retrait, sera néanmoins présent au Havre, jeudi soir, aux côtés d'Edouard Philippe, un allié avec lequel les relations se sont à nouveau refroidies depuis l'annonce par le patron d'Horizons de sa candidature à l'Élysée.