Mondiaux de ski alpin : le public enfin au rendez-vous à Courchevel, après une première semaine en demi-teinte

La descente hommes, épreuve phare des Championnats du monde de ski alpin 2023 a réuni près de 13 000 personnes à Courchevel, ce dimanche 12 février. Une "réussite" selon les organisateurs, après des premières journées assez décevantes en terme d'affluence.

Quelques minutes avant le début de la course, une longue file d'attente serpente sur les trottoirs de Courchevel en ce dimanche 12 février. Quelques passants cherchent encore, à la criée, des places pour assister à la descente hommes – une des disciplines reines du ski alpin – de ces Championnats du monde.

Le soleil, qui s'est installé depuis dix jours sur la Tarentaise, réchauffe encore un peu plus l'ambiance dans les tribunes pleines à craquer. Yoann, armé de son drapeau français, s'est retrouvé là un peu par hasard : "On m'a offert deux tickets. Je n'ai pas hésité à venir, je n'ai jamais assisté à une compétition de ski", explique ce trentenaire originaire d'Aix-en-Provence, de passage dans la station savoyarde le temps d'un week-end.

Un peu plus loin, au milieu de la foule, Loïc n'a pas eu la même chance. Il a dû acheter ses places. Mais pour ce Haut-Savoyard, il était hors de question de manquer "le moment le plus important" de ces Mondiaux : "C'est un spectacle que l'on n'a pas l'habitude de voir, ça faisait longtemps que l'on n'avait pas organisé un Championnat du monde. On est à côté, c'est dimanche, il fait beau... Les conditions étaient idéales pour venir", explique-t-il.

Loïc ne tient pas trop à parler du prix des places, mais évoque "plus de 150 euros" déboursés pour venir supporter, avec sa compagne et ses deux enfants, Johan Clarey, Nils Allegre et les autres Tricolores. Un prix assez élevé, alors que certaines étapes de Coupe du monde de ski sont accessibles gratuitement. Tout comme l'avaient été les derniers Mondiaux organisés en France, à Val d'Isère, en 2009.

"Nos objectifs financiers seront remplis"

"Les derniers Championnats du monde sont passés en payant. Quand on a un Championnat du monde en France, c'est une chance, c'est rare. Ça coûte très cher à organiser et il faut donner de la valeur à cet événement : ce n'est pas gratuit d'accueillir 600 sportifs et de, tous les jours, proposer des animations", justifie Céline Prevost, responsable de la billetterie.

Il n'y a pas de raison qu'on ne paie pas pour voir un Alexis Pinturault alors qu'on est prêts à dépenser des sommes incroyables pour aller voir un Kylian Mbappé.

Céline Prevost, responsable billetterie.

Ce dimanche, les visiteurs ont dû débourser 60 euros pour une place unique. Certains tarifs réduits sont tout de même mis en place et les prix descendent de 10 euros pour les épreuves en semaine. Céline Prevost explique que ces tarifs fixés aident à contribuer aux dépenses de l'organisation : "En marge nette, on retombe dans nos frais. Nos objectifs financiers seront remplis. On monte des tribunes sur des terrains qui ne sont pas meubles, il y a tout un dispositif derrière, on a dû monter ces tribunes en octobre avant l'arrivée de la neige... Ça coûte de l'argent."

"Et puis, il n'y a pas de raison qu'on ne paie pas pour voir un Alexis Pinturault alors qu'on est prêts à dépenser des sommes incroyables pour aller voir un Kylian Mbappé. Ce que fait Pinturault n'a pas moins de valeur que ce que font d'autres sportifs", ajoute la responsable.

Des débuts difficiles ?

Ce dimanche, les 2 900 places de la tribune de Courchevel ont trouvé preneurs. Mais cela n'a pas été le cas lors des premières épreuves, moins plébiscitées par le grand public. De nombreux sièges sont restés vides, notamment, lors du combiné dames, première épreuve de ces Mondiaux, lundi 6 février.

Depuis le début de la compétition, l'organisation estime à 58 000 le nombre de visiteurs, à la fois dans les tribunes et dans la raquette d'arrivée, mais aussi dans les fan-zones installées dans les villages, et à 13 000 pour la seule journée de ce dimanche.

Un chiffre bien loin, à titre de comparaison, des affluences observées lors des étapes à Kitzbühel, temple du ski alpin, où près de 50 000 personnes peuvent s'amasser chaque jour dans l'aire d'arrivée autrichienne. "La culture du ski n'est pas la même en France qu'en Suisse ou qu'en Autriche", précise, à raison, la responsable.

Toujours est-il que certaines épreuves de la semaine prochaine comme le slalom dames ou encore le géant dames n'atteignent, pour le moment, qu'entre 50 et 60 % de taux de remplissage. L'organisation n'envisage pas de faire des "ventes flash", par respect pour les visiteurs qui ont payé leur ticket plein tarif. Mais, elle compte notamment sur un effet Pinturault (médaillé à deux reprises depuis le début de la compétition) ainsi que le début des vacances pour les touristes étrangers et les Parisiens.

"On est très contents. Nous sommes au-delà de ce qu'on avait projeté en termes de billetterie. Et, selon les prévisions, nous allons avoir des chiffres encore plus importants sur la deuxième semaine", se satisfait Céline Prevost.

Une réussite pour le président du CIO

Ce sentiment de réussite était partagé, ce dimanche, par un invité de marque : Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), en visite dans la zone mixte. "C'est une performance extraordinaire. Toutes les conditions sont parfaites. Même le temps joue en faveur des organisateurs. C'est une grande démonstration pour le sport d'hiver ici à Courchevel et Méribel", s'est-il réjoui.

L'appui du public n'a malheureusement pas joué en la faveur des Bleus, au grand dam de Maxence Muzaton, meilleur Français du jour : "On va relativement vite dans la descente, je n'ai pas pu entendre le public, a-t-il expliqué en zone mixte. Mais quand j'ai vu 6 à l'arrivée, j'ai pris un petit instant pour savourer ça. Les Championnats du monde, c'est tous les deux ans. Là, c'est à la maison. Peut-être que je ne vivrai plus ça dans ma carrière d'athlète. Il faut savourer ces moments avec le public, c'est rare et c'est chouette."

Un public qui devrait de nouveau être présent en nombre le week-end prochain : après avoir écoulé toutes les places du slalom hommes, prévu dimanche 19 février, l'organisation a décidé de mettre en vente des tickets supplémentaires pour assister à l'épreuve depuis la raquette d'arrivée.

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