Depuis fin novembre, l’ancien site industriel de Ferropem, situé sur la commune de La Léchère (Savoie), a commencé à être démantelé. Le but : installer une nouvelle usine Seveso en seuil "haut". Autant de travaux qui inquiètent les riverains.
Des travaux de démantèlement, puis une nouvelle usine… Les habitants du hameau de Petit-Coeur, proche de La Léchère (Savoie), montent au créneau contre les travaux menés sur l’ancien site de Ferropem. Rassemblés en collectif, ils craignent que les nuages de poussière soulevés par les pelles mécaniques fassent remonter des particules dangereuses pour la santé. Une inquiétude d’autant plus vive qu’une école maternelle et primaire se situe à moins de 200 mètres du site.
En plus du démantèlement, c’est l’installation d’une nouvelle usine qui déplaît fortement aux habitants. Alors que Ferropem a fermé il y a quatre ans, une nouvelle usine de recyclage de piles et de métaux classée Seveso seuil "haut" doit être installée. Les riverains se questionnent sur l’impact d’un tel site sur leur quotidien. Ce lundi 2 décembre, une vingtaine d'entre eux se sont rassemblés devant le site.
"On s’inquiète pour nos enfants et nos petits-enfants"
Depuis le début des travaux, la quantité de poussières et de particules s'est fortement développée autour des maisons du village de Petit-Coeur. "On se pose des questions si on n’a pas de risque de rester à l’extérieur", s’interroge Marinette, une habitante. Elle et son mari se sont même posés la question de déménager. Leurs craintes concernent aussi les générations à venir : "On s’inquiète pour nos enfants et nos petits enfants", argue Marinette.
Autant de raisons qui ont poussé les riverains à se constituer en un collectif nommé "Action citoyennes pour La Léchère". Son président Marc Ducourtil détaille la problématique : "L’industriel avait omis de mettre le panneau réglementaire. Il a privé les habitants de pouvoir contester ce démantèlement et de demander l’arrêt de ces travaux". Il demande également l’analyse des poussières et des particules pour vérifier leur potentielle dangerosité.
Une nouvelle usine qui pose problème
Mais en plus des travaux de démantèlement, c'est l’installation d’une nouvelle usine qui pose question aux riverains, eux qui étaient débarrassés de l’impact industriel depuis la fermeture de Ferropem il y a quatre ans. "On se demande pourquoi à cet endroit, et on nous dit qu’on a l’habitude d’être pollué. On répond que ce n’est pas parce qu’on a eu l’habitude pendant 100 ans qu’on doit continuer à l’être", s'énerve Marc Ducourtil. "On défend la santé des habitants et surtout des enfants, le droit à la vie, le droit de respirer autre chose que des fumées néfastes", ajoute le président du collectif de riverains.
De son côté l’entreprise conteste tout potentiel risque de ce démantèlement et détaille par écrit : "Les process inhérents à la démolition ont bien été mis en œuvre [...] et suivent un protocole strict défini par l’Etat". Une affirmation qui ne suffit pas aux habitants qui ont décidé de porter plainte contre ce démantèlement qu’ils qualifient de "sauvage".