Méribel est presque une enclave britannique des Alpes françaises. Attirant de nombreux skieurs anglais chaque saison, elle s'inquiète de l'entrée en vigueur du Brexit, vendredi. Beaucoup de questions restent en suspens.
Entre Méribel et ses skieurs britanniques, la romance dure depuis 82 ans. La station de ski savoyarde fait partie des plus prisées des Anglais. Une histoire d'amour aujourd'hui, inquiétée par le Brexit alors que le Royaume-Uni sortira de l'Union européenne vendredi 31 janvier, à minuit.
"Cette année, je reste toute la saison mais peut-être que je ne pourrai pas l'année prochaine", se demande une skieuse britannique. "Notre gouvernement ne connaît pas l'avenir de l'accord, comment je pourrais le savoir ? C'est impossible. On regarde sur les sites des différents ministères et il n'y a aucune information, même pour mes chiens je n'en sais rien", déplore un second touriste. Pour soutenir ses fidèles Anglais dans la tourmente, la station les avait notamment instauré la circulation à gauche dans l'ensemble de la vallée pendant une journée.
"La partie n'est pas perdue"
Mais les skieurs ne sont pas les plus inquiets. Alors que la station a été fondée, en 1938, par un Ecossais, les commerçants britanniques sont encore nombreux à Méribel. Jimmy Torre, restaurateur, y vit depuis 15 ans. Il emploie 65 salariés dont la moitié est britannique et pour lui, le Brexit est un véritable saut dans l'inconnu.
Le professionnel ignore toujours s'il pourra continuer à embaucher outre-Manche. "Notre société emploie des Anglais, on a une grande clientèle anglaise et si on ne peut pas embaucher les gens pour venir travailler ici sous le système français, on ne sait pas ce qu'on va faire", s'inquiète-t-il.
Côté français, les commerçants parient sur la capacité d'adaptation des Britanniques. Pour Fabrice Bonnet, hôtelier, Méribel continuera d'attirer. "La partie n'est pas perdue, c'est juste des tracas administratifs. La volonté du ski pour l'Europe, la France et les 3 Vallées est toujours présente au niveau de l'Angleterre. Le reste n'est qu'administratif, on est confiants", assure-t-il. A l'avenir et malgré les turbulences du Brexit, Méribel entend quoi qu'il arrive rester attachée à ses fidèles Britanniques.