L'Italie a modifié, par mesure d'économie, le tracé de la future ligne ferroviaire Lyon-Turin sur son territoire sans pour autant revenir sur le principal tunnel prévu, celui creusé sous le Mont-Cenis.
Dans l'espoir d'économiser 2,6 milliards d'euros et de livrer le chantier à temps, le ministre italien des Infrastructures, Graziano Delrio, a annoncé le nouveau tracé qui renonce à un tunnel et en raccourcit un autre.
"Ce ne sont pas des reculades mais des aménagements, une révision intelligente des projets pour réaliser dans les temps et à moins coût les travaux qui sont vraiment utiles", a expliqué M. Delrio, cité par la presse italienne. La décision était en discussion depuis plus d'un an, a-t-il précisé, assurant qu'elle n'avait rien à voir avec la récente élection à la mairie de Turin de Chiara Appendino, la candidate du Mouvement 5 étoiles (M5S) fortement opposé au projet.
Le tunnel de 20km qui devait permettre à la ligne fret de contourner Turin est renvoyé à un avenir lointain et celui de 20,5 km prévu un peu plus en amont n'en fera finalement que 14, avant de renvoyer les trains à haute vitesse sur une vieille ligne peu utilisée qui sera réaménagée. En revanche, "tout cela n'a rien à voir avec la section transfrontalière qui avance", a assuré dans un communiqué Mario Virano, directeur général de Telt, à propos du futur tunnel de base de 57,5km sous le Mont-Cenis, dans les Alpes.
Les galeries de reconnaissance de ce tunnel plus long que celui sous la Manche progressent et les premiers travaux du tunnel principal sont prévus en 2017, a précisé Telt. Son coût est estimé à 8,6 milliards d'euros, financés à 40% par l'Union européenne (UE), à 35% par l'Italie et à 25% par la France.
Selon la presse locale, les Italiens avaient prévu en plus des travaux de 4,3 milliards d'euros pour la partie italienne du tracé, mais la modification ramène la facture à 1,7 milliard.
Fortement contesté par les écologistes et des associations locales de part et d'autres de la frontière, qui dénoncent un projet onéreux et néfaste pour l'environnement, le Lyon-Turin doit entrer en service en 2030. Selon des prévisions, la ligne doit mettre Turin à 1h56 de Lyon et 3h26 de Paris.