Depuis le 29 avril, la route départementale D10 située à Voglans, en Savoie, a été partiellement coupée en raison de l'effondrement d'une partie de la chaussée. Il n'y a pas eu depuis de gros travaux effectués et les riverains s'inquiètent pour la suite.
Le 29 avril dernier, une portion de la route départementale D10 s'effondrait dans la commune de Voglans, en Savoie. L'axe routier, qui s'est écroulé sur une dizaine de mètres de long après des travaux privés, est aujourd'hui toujours coupé à la circulation. Les habitants du hameau des Bouvards-Dessous, situé au même niveau que la route, sont particulièrement concernés.
De nouvelles fissures
Depuis 5 mois, la route est restée dans le même état. "Rien n'a changé", atteste Philippe Grommier, un riverain, interrogé par France 3 Alpes."Les fissures ont bougé de quatre centimètres", ajoute-t-il. Il les mesure régulièrement. Les riverains constatent même de nouveaux éboulements à chaque pluie, et de nouvelles fissures sur la chaussée. "Il ne faut surtout pas toucher la barrière, elle permet de faire tenir encore la route", dit-il en pointant les récents éboulements.
Le 29 avril dernier, des travaux de terrassement privés ont fait éclater plusieurs poches d’eau, juste en dessous de la route qui s’est effondrée en l'espace de quelques minutes au petit matin. Depuis, les eaux usées se déversaient dans une petite rivière jusqu’au lac du Bourget, après l'effondrement de la route qui avait détruit la canalisation. Une nouvelle liaison provisoire a été installée il y a peu.
"On voudrait quand même savoir qui est responsable"
Le bus scolaire ne peut plus passer par cette route, et les riverains font "des navettes" pour déposer par exemple leurs poubelles 300 mètres plus loin, pour que le camion puisse les ramasser. Plus qu'une contrainte matérielle, cet effondrement est aussi désormais une source d'inquiétude.
C'est un vrai carnage, personne ne fait rien. Les élus ont autorisé des choses qui sont aberrantes.
Anne-Marie JournotRiveraine
Anne-Marie est directement impactée. Dans son jardin, il y a beaucoup plus d'eau, impossible pour elle de passer la tondeuse. "Ils ont coupé le ruisseau qui évacuait l'eau et ils ne l'ont pas remis en place", explique-t-elle.
Elle ajoute : "On ne nous tient pas au courant, on ne sait rien. On voudrait quand même savoir qui est responsable et faire marcher l'assurance éventuellement pour les dégâts qui ont été provoqués chez nous aussi. Rien ne se fait."
Une procédure judiciaire lancée par le Département
Sur place, l’un des deux co-propriétaires est venu constater les dégâts : il veut rester discret, mais se dit victime lui aussi. Ils auraient respecté les préconisations d’une étude de sol faite il y a 3 ans.
Aujourd'hui, une procédure judiciaire a été lancée par le Département. Un expert a été nommé par le tribunal de Chambéry pour identifier les causes et les responsabilités. Mais pour le Département, il s’agirait bien d’un problème directement lié au terrassement du chantier.
Jean-Philippe Laplanche, directeur des infrastructures au Département de la Savoie, déclare : "Ce qui va m'importer, c'est qu'on examine les conditions techniques dans lesquelles le terrassier de l'aménageur a procédé, malgré les alertes qu'on avait pu émettre". Contacté par France 3 Alpes, le maire de Voglans espère que les travaux commenceront le plus rapidement possible.