Alors que les stations s'opposent à la nouvelle charte, que les écologistes appellent à sauvegarder les parcs nationaux, les citoyens sont à leur tour consultés. Jeudi 20 décembre, le projet a été débattu à Chambéry
On pourrait se demander si la ville de Chambéry est réellement concernée par l'adoption d'une charte à l'intérieur et autour de la Vanoise. C'est bien pourtant la capitale savoyarde que les enquêteurs publics ont choisi pour la première réunion publique, en présence de toutes les parties: direction du parc, commissaires enquêteurs, politiques de tous bords, collectivités, et public. Il faut croire que le sujet intéresse. Ce jeudi, une soixantaine de personnes étaient présentes dans la salle de Mérande.
Il faudra toutefois attendre plus d'une heure et demi pour qu'une dame prenne le micro, après avoir entendu les explications et les échanges entre écologistes, conseillers régionaux et directeur du parc. "C'est trop complexe", s'agace-t-elle, "on a essayé avec mon mari de comprendre cette carte, mais c'est impossible. Et encore, on s'est documentés. Vous ne vous rendez pas compte du fossé entre vous et les gens". Il faut bien avouer que le discours du maître d'ouvrage est resté très technique. Pas facile de résumer un document épais de 240 pages.
Un discours très technique
"C'est trop abstrait", ajoute cette habitante de Bonneval. Elle apporte le premier - et le seul - exemple concret du débat: la liaison skiable entre Bonneval et Val d'Isère. Un projet qui typiquement ne verra jamais le jour si les deux communes adhèrent à la charte. Sauf que, contactée par les commissaires enquêteurs pour parler de l'adhésion au parc, la commune de Bonneval n'a jamais donné suite. Illustration de l'opposition des villes-stations à ce nouveau projet de territoire.
Problème, sur les 29 communes concernée par la charte, 26 sont des stations. Toutes ont dit "non" à la charte. Impossible d'imaginer voir leurs projets immobiliers freinés par une nouvelle réglementation. D'ailleurs, ce mot là (réglementation) ne sera jamais prononcé pendant le débat. Tabou.
Ce que les militants écologistes craignent, c'est que les communes finissent par adhérer à la charte, mais à leurs conditions. Bénéficier du label "Parc de la Vanoise" reste intéressant, une belle image à vendre aux touristes. "Pour nous c'est déjà un document a minima", explique Claudie Léger, élue en basse Tarentaise, membre d'Europe-Ecologie-Les Verts. "On craint que la charte ne soit pas adoptée, mais aussi qu'elle soit renégociée avec des objectif encore plus bas, au détriment de l'environnement".