Plus de cinq mois après la mort d'un ouvrier, drame qui a marqué toute une vallée, l'usine Ugitech d'Ugine reprend peu à peu son activité. Grâce à de lourds travaux de réparation, l’aciérie fonctionne à 60 % de ses capacités. Mais il faudra attendre 2023 pour qu’elle retrouve sa pleine productivité.
C’est au milieu du hall de 300 mètres de long que le pont d’aciérie s’était affaissé au cours d’une opération de production le 3 janvier dernier, entraînant la mort d'un grutier de 38 ans.
"C’est quelque chose qui n’a pas de précédent dans la sidérurgie au niveau mondial donc il y a eu une longue phase d’investigations pour arriver à notre conclusion interne" explique Frédéric Perret, le directeur des développements d'Ugitech, qui nous emmène pour la première fois sur les lieux de l'accident.
Un rapport sur les causes du drame
Cinq mois après l'accident, la direction de l’usine assure que les causes précises ont été établies et documentées dans un rapport de 290 pages.
Fermée pendant de longues semaines le temps des investigations, l’aciérie a repris en partie son activité grâce à un autre pont roulant, opérationnel depuis une semaine. Il est de la même taille et de la même conception que le pont accidenté mais, par précaution, de nombreuses poutres, rails et pièces mécaniques ont été changées.
"C'est un chantier pharaonique"
Il faudra encore attendre de longs mois pour que le pont accidenté soit entièrement remplacé. "La structure que vous avez à soulever fait entre 120 et 130 tonnes. Ça nécessite un moyen de levage exceptionnel et un temps d’installation et de contrôles d’une quinzaine de jours. C’est un chantier pharaonique", justifie Frédéric Perret.
Depuis janvier, l’activité a été maintenue, notamment grâce à l’aide de deux entreprises concurrentes. "Deux sociétés italiennes nous ont aidés car elles ont considéré que si elles ne le faisaient pas, d’autres sociétés non-européennes prendraient la place sur le marché. Je pense que c’était plutôt intelligent de raisonner ainsi", reconnaît Patrick Lamarque d’Arrouzat, le directeur général d'Ugitech.
Pour le moment, l’aciérie fonctionne à 60 % de ses capacités. Pour retrouver 100 % de la production, il faudra attendre janvier 2023 avec l’installation du nouveau pont. Soit un an tout juste après la mort de l’ouvrier.