Procès Lelandais : Maître Jakubowicz, l'avocat qui ne veut plus parler aux journalistes

Alors que Nordahl Lelandais comparaît pour le meurtre d’Arthur Noyer depuis lundi 3 mai à Chambéry, son avocat Maître Jakubowicz évite soigneusement les caméras. Et s'emploie à une lourde tâche : faire oublier aux jurés les gros titres assimilant son client à un "tueur en série".

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D’un pas sûr, Maître Jakubowicz sort de la salle d’audience. Autour de lui, presque instantanément, les journalistes se regroupent, tendant vers lui leurs micros. « Je vais boire un café », sourit l’avocat, espiègle. Ce sera son unique déclaration devant les caméras.

La scène se répète à chaque suspension de séance. Depuis le début du procès de son client Nordahl Lelandais pour le meurtre d’Arthur Noyer devant les assises de la Savoie, les médias collectionnent ses petites phrases expéditives.
 



Profitant du vide laissé par son confrère dans le champ médiatique, Maître Boulloud, qui défend la famille du caporal Noyer, répond lui volontiers aux questions. Il commente : « Il a eu parlé à la presse dans le passé dans d’autres procès, aujourd’hui il ne veut pas parler à la presse. C’est sa stratégie. On verra à la fin du procès si c’est une bonne stratégie ou pas ».
 

"Vous avez une vie normale"


Dans le prétoire, Me Jakubowicz aiguise ses armes. Dès les premières minutes du procès lundi matin, il fustige « ces chaînes de télé en continu qui matraquent l’idée que vous avez à juger un tueur en série » et demande au jury de « faire abstraction de tout ça, appuyer sur une sorte de touche reset. »

Dès lors il s’emploie à contrer cette image, préférant parler d’un « être instable avec un grand désir de maîtrise ». Lorsque la personnalité de Nordahl Lelandais est examinée par la cour lors de la première journée d’audience, lui décrit un parcours de vie banal.

« Quand vous arrivez à une certaine stabilité sentimentale, vous bossez. Avec un certain poil dans la main, il faut le reconnaître. Mais vous avez une vie normale » lance-t-il à l'accusé alors qu’une enquêtrice de personnalité vient de dérouler la liste de ses échecs professionnels et de ses « aventures sans lendemain ».
 


Quand à la barre, une ex-compagne se dit « harcelée, traquée » par l'accusé, il brandit une lettre d’amour de sept pages écrite par son client. Et la lit intégralement à la cour. « Tu es la femme de ma vie que j’aime vraiment beaucoup, tout plein, très fort. Je t’aime tellement que j’aimerais qu’un jour tu me dises que tu es fière de moi, ton homme, ton lapin tout chaud », articule l’avocat comme pour souligner la sensibilité de Nordahl Lelandais.

Tout son travail consiste à discréditer la thèse d'un "prédateur sexuel" qui aurait pris en stop le jeune caporal de 23 ans avant de le tuer intentionnellement et de dissimuler son corps. Et renforcer celle d'une bagarre qui aurait abouti accidentellement à la mort d'Arthur Noyer.

Depuis les aveux de Nordahl Lelandais dans l’affaire Maëlys, l’avocat lyonnais s’exprime peu en public sur les affaires de son client. Ses apparitions télévisées se font rares, excepté pour faire la promotion de son livre Soit je gagne, soit j'apprends (éditions Plon), paru en novembre dernier.

Le pénaliste a semble-t-il fait le choix de la stratégie du silence. Et s’y tient. En ce troisième jour de procès devant l’insistance des journalistes, il a tout de même fini par lâcher qu’il s’exprimerait « peut-être à la fin du procès. »
 

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