Pas de langue de bois pour le Savoyard Michel Barnier qui s'exprime franco sur l'échec de sa candidature à être le chef de file de la droite aux prochaines élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes. Il critique les conditions dans lesquelles la décision de l'écarter a été prise.
"Ce que je n'ai pas aimé, c'est la manière dont cette décision a été prise. J'ai eu le sentiment de n'avoir pas été respecté", a déclaré l'ancien commissaire européen devant le Club de la Presse de Lyon.
Longtemps élu de Savoie, Michel Barnier, qui incarne une sensibilité sociale au sein des Républicains, s'est vu préférer Laurent Wauquiez, marqué beaucoup plus à droite, pour mener le combat électoral de décembre.
Les deux adverses
L'ancien ministre a reconnu ne "pas avoir anticipé" de se retrouver confronté à "un autre candidat au sein de son parti" se situant "sur une autre ligne politique". "Je constate une occasion manquée, peut-être de ma faute". Mais "je n'ai pas été naïf. J'ai peut-être cru excessivement à des engagements qui avaient été pris à mon égard", a-t-il expliqué.
"C'est une occasion perdue pour Nicolas Sarkozy", dont M. Barnier a rappelé combien il avait été proche, "et pour la région", a-t-il dit. "Que quelqu'un proche de lui (Nicolas Sarkozy), comme je le suis depuis 1993, soit capable de rassembler toute la famille centriste, c'était une belle occasion", a-t-il insisté, allusion au fait qu'UDI et Modem envisagent de faire liste indépendante dans la région, faute d'un terrain d'entente avec M. Wauquiez.
Pas de consigne de vote
En relevant qu'il ne possédait plus de mandat électif, M. Barnier a indiqué qu'il n'avait "pas l'intention de donner des consignes de vote" aux régionales. "J'ai été empêché d'être candidat. Celui qui a été désigné n'a pas besoin de moi pour faire la campagne qu'il souhaite faire", a-t-il dit. Pour autant, M. Barnier a assuré qu'il ne ferait rien "pour attiser les divisions".M. Barnier, qui fait partie du bureau politique des Républicains, n'a pas voulu dire qui il soutiendrait pour la primaire qui doit désigner le candidat du parti à la présidentielle. Mais il a relevé la nécessité du dialogue pour relancer la France: "je souhaite que le prochain président de la République (...) s'inscrive dans cette ligne-là", a-t-il dit, ajoutant: "au niveau national, je ne crois pas que l'on mette toutes les chances de son côté en se séparant du centre".