Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto Alcan (RTA) a assuré ce mercredi 17 juin vouloir "assurer la pérennité de Carbone Savoie" alors que les syndicats s'inquiètent d'une possible fermeture de l'entreprise.
Le géant minier a lancé depuis mars "une revue stratégique" chez Carbone Savoie "dans le but d'identifier des options permettant de pérenniser l'entreprise", a indiqué une porte-parole.
"Le partenariat ou la cession de l'entreprise par Rio Tinto sont des pistes activement explorées", a-t-elle ajouté, précisant que ce processus pourrait durer de 9 à 18 mois. "Notre objectif est bien d'assurer la pérennité de Carbone Savoie", assure-t-elle.
L'entreprise, qui est spécialisée dans la fabrication des cathodes en carbone et graphite, emploie 347 personnes à Notre-Dame-de-Briançon en Savoie et 116 à Vénissieux dans le Rhône.
Dans un communiqué diffusé ce mercredi, les syndicats CFDT, CGT, FO et CGC s'inquiètent eux "des menaces qui pèsent (...) sur la pérennité de nos emplois".
Ils assurent qu'"un des seuls industriels intéressés par la reprise de Carbone Savoie aurait vu son offre rejetée par Rio Tinto", une information que RTA n'a pas souhaité commenter la qualifiant de "rumeur".
"Comment ne pas penser que le seul scénario sérieusement envisagé par Rio Tinto soit celui d'une fermeture?", demandent les syndicats. "Le coût d'une fermeture des sites serait-il inférieur à celui exigé par le repreneur pour assurer les investissements nécessaires pour garantir la pérennité de Carbone Savoie? (...) Il n'y aurait rien d'étonnant à cela au regard des décennies passées avec des investissements dérisoires dans l'outil de travail", estiment-t-ils. "Non au démantèlement de Carbone Savoie!", concluent les syndicats.
Selon RTA, Carbone Savoie doit "poursuivre sa réduction de coûts ainsi que la diversification de ses produits pour atteindre de nouveaux marchés", dans un contexte "concurrentiel important" et de "volatilité du marché de l'aluminium". "Grâce à l'engagement de tous les salariés, des signes encourageants d'amélioration de notre performance opérationnelle sont perceptibles depuis le début de l'année", affirme le groupe.
Rio Tinto a engagé depuis le rachat d'Alcan en 2007 une restructuration de ses activités en France, avec plusieurs cessions d'actifs. Le groupe, qui employait 15.000 personnes, ne compte désormais plus que 2.200 salariés dans l'Hexagone.