Inquiets quant aux menaces qui pèsent sur le site, les membres de la communauté de communes ont voté une motion, dans laquelle ils interpellent RTA sur ses engagements et sur l'avenir de la recherche en France.
Ce sont à la fois le laboratoire de recherche et l'usine d' aluminimum de St-Jean-de-Maurienne qui posent question : le premier va perdre une quarantaine de postes, le second est menacé de fermeture s'il ne trouve pas repreneur.
"La situation est grave. La suppression de la recherche rend RTA moins performant et menace directement son développement technologique", explique Yves Durbet, le président de la communauté de communes Coeur de Maurienne.
La motion des élus a été remise ce lundi 17 décembre aux directeurs du Laboratoire de recherche en fabrication (LRF) et de l'usine de production. Les élus y rappellent que l'entreprise anglo-canadienne s'était "engagée à maintenir un potentiel de recherche en France".
Le 21 novembre dernier, lors d'un comité central d'entreprise, le géant minier avait en effet annoncé un plan de restructuration prévoyant la suppression de 136 postes en France, dont 39 au laboratoire de Saint-Jean-de-Maurienne. Un plan que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait considéré "pas acceptable en l'état".
Le groupe anglo-canadien, qui négocie depuis plusieurs mois un nouveau contrat d'électricité avec EDF (le contrat actuel arrivant à échéance au printemps 2014), a en outre menacé de fermer l'usine savoyarde dans laquelle travaille quelque 600 personnes, s'il n'obtenait pas un prix satisfaisant et ne trouvait pas de repreneur.
Mi-octobre, le géant minier avait toutefois assuré avoir reçu plusieurs marques d'intérêt de repreneurs et affirmé continuer les discussions avec EDF sur le contrat d'approvisionnement. "Le processus suit son cours. Nous avons reçu une dizaine de marques d'intérêt, ce chiffre s'est réduit ce qui est tout a fait normal dans ce genre de procédure", a déclaré une porte-parole de l'entreprise, se refusant à plus de précisions.
"La fermeture du site à Saint-Jean-de-Maurienne, si aucune offre de reprise ne se concrétisait, constituerait un sinistre sans équivalent pour l'emploi (...) de toute la vallée de la Maurienne", écrivent les élus dans leur motion. "Cette motion est symbolique, nous sommes conscients de la limite de nos forces, mais notre rôle est de faire remonter l'exaspération et l'inquiétude de la population", a ajouté Yves Durbet.