Inquiétude persistante chez Carbone Savoie en Tarentaise. Le CCE qui se tenait ce 11 décembre n'a pas permis d'éclaircir la prochaine cession de l'entreprise contrôlée par Rio Tinto. Les représentants ont quitté le comité en dénonçant une tentative de "coup de force" de la direction.
A Notre-Dame de Briançon, près d'Aigueblanche en Tarentaise, l'usine Carbone Savoie (ex-SERS Péchiney, ex-Graftech, ex-Alcan) emploie plus de 300 personnes pour fabriquer des cathodes, ces conducteurs électriques notamment utilisés pour la production d'aluminium.Le Comité Central d'Entreprise qui se tenait hier 11 décembre n'a pas permis d'éclaircir les informations sur une prochaine cession de l'entreprise contrôlée par Rio Tinto, le géant minier anglo-australien, qui a racheté l'usine en 2007. Les représentants ont claqué la porte du CCE en dénonçant une tentative de "coup de force" de la direction.
C'est pourtant en terrain neutre, dans un hôtel chambérien, que se tenait le Comité Central d'Entreprise. Il réunissait la direction et les représentants des salariés de Carbone Savoie. Mais le comité a tourné court. La question de la vente de l'entreprise a été rejetée par l'Intersyndicale (FO, CFDT, CGT, CFE CGC). Elle aurait découvert ce projet cette semaine par voie de presse.
Pour Yves Léger, secrétaire du CCE, les droits des salariés ne sont pas respectés.
Pas de quoi en effet rassurer les 463 salariés des deux usines, celle de la Tarentaise et celle de Vénissieux dans le Rhône. L'usine de Lannemezan, une soixantaine de salariés, reprise en 2008 par Rio Tinto, a été fermée en 2014. Mais désormais le groupe anglo-australien dit avoir trouvé un repreneur : Alandia industries, un fonds "de retournement" spécialisé dans la reprise des activités en difficultés. Sur son site, on peut lire : "fondée en 2010 par de grandes familles françaises d’entrepreneurs, Alandia est un investisseur industriel reprenant des sociétés traversant des difficultés momentanées".C'est de nouveau un passage en force par Rio Tinto... qui ne respecte en aucune façon les droits des salariés..."
Sur le projet industriel, c'est le mystère complet. Quelle est la stratégie d'Alandia ?! Pour l'Intersyndicale, "on reste toujours dans le flou". "Nous sommes un groupe très capitalistique, qui a besoin d'investissements colossaux". "Tout ce qu'a fait Rio Tinto c'est se maintenir aux normes".
Pour Jean-Luc Pozzalo, Rio Tinto n'aurait rien investi dans l'outil de production depuis 2007.
Selon l'Usine nouvelle, Alandia s'engagerait à maintenir 100% de l'emploi pendant 2 ans. Le Comité Central d'Entreprise est finalement reporté au mois de janvier. Et l'Intersyndicale va introduire un référé contre la direction, pour délit d'entrave au droit d'alerte des salariés.
Le reportage complet de Xavier Schmitt et Dominique Semet
Intervenants :
Yves Léger Secrétaire du comité central d'entreprise, Jérôme Ract Représentant de l'intersyndicale, Jean-Luc Pozzalo
Réprésentant de l'intersyndicale