Pour tenter de contourner la fermeture des remontées mécaniques, la station de Courchevel a ouvert une piste de ski alpin accessible en voiture, taxi ou navette. Un nouveau concept pour skier malgré tout.
Du ski alpin sur une piste bien damée. Des images que personne n'imaginait voir cette saison à cause de la fermeture des remontées mécaniques en pleine pandémie de Covid-19. Mais la station de Courchevel, en Savoie, a trouvé le moyen de contourner cette fermeture administrative et a ouvert une unique piste bleue. Non sans une dose de système D...
"La piste a été damée, sécurisée pour éviter tout risque d'avalanche. Les personnes qui souhaitent emprunter cette piste utilisent leur véhicule personnel pour remonter en haut et ensuite descendre en toute sécurité", explique la directrice marketing de Courchevel, Alexia Lainé.
Navettes, taxis et voitures en guise de télésièges : le concept peut surprendre, mais les skieurs sont conquis. "On a pris un taxi et on est montés le plus haut possible par la route. Maintenant, dernière descente et c'est parti", s'impatiente un skieur.
Unique en France
Des skieurs heureux, et des moniteurs soulagés. Grâce à cette piste de 2 kilomètres, Marco Poletto va pouvoir retrouver quelques clients. "On est la seule station en France qui propose ça. Pour les écoles de ski, ça fait du travail en ces temps difficiles", souffle le moniteur ESF de Courchevel village.
L'école de ski a même loué ses propres vans pour convoyer ses clients. Elle exploite aussi un nouveau snowpark, tout juste aménagé, auquel les skieurs accèdent comme ils le peuvent. "Il y a une centaine de mètres à gravir à pieds, ajoute le directeur de l'ESF de Courchevel village, Loïc Lemoine. Ensuite, ils vont attaquer le snowpark avec une succession de différents modules."
Des initiatives gratuites qui mettent un peu de baume au cœur, ou de fart sous les planches. Même si, à Courchevel, seuls 10% des moniteurs travaillent en ce moment. Et pour cause, les touristes sont aux abonnés absents pour ces vacances d'hiver dans les Alpes du nord. Le secteur du tourisme s'attend à des pertes de l'ordre de "15 à 20 milliards d'euros" à la fin du mois.