La France va renforcer les moyens alloués au tourisme pour mieux faire "fructifier" le potentiel de ses territoires mais aussi pérenniser son rang de première destination mondiale face à une concurrence de plus en plus féroce.
La France va renforcer les moyens alloués au tourisme pour mieux faire "fructifier" le potentiel de ses territoires mais aussi pérenniser son rang de première destination mondiale face à une concurrence de plus en plus féroce.
"L'idée n'est pas de dépenser de l'argent pour dépenser de l'argent, mais de parler plus fort et plus haut" et "de se replacer au niveau de la moyenne mondiale" en termes de budget dédié à la promotion du tourisme à l'étranger, a résumé Edouard Philippe lors d'un déplacement en Savoie.
"La France veut accueillir plus et mieux. Elle s'en donne les moyens. Il faut maintenant que ça se sache", a-t-il ajouté quelques heures après avoir présidé à Matignon le Comité interministériel du Tourisme, qui a annoncé une série de mesures pour renforcer dès 2018 les investissements dans le secteur.
L'Hexagone devrait rester en 2017 la première destination mondiale avec quelque 89 millions de visiteurs étrangers, selon les données non définitives de l'Organisation mondiale du Tourisme, mais elle est talonnée par l'Espagne et ses 82 millions.
Après le trou d'air causé par les attentats de 2015 et 2016, la fréquentation s'annonce donc record dans l'Hexagone pour l'année écoulée, mais la tendance doit encore être amplifiée pour atteindre l'objectif gouvernemental des 100 millions de visiteurs d'ici 2020.
Sans compter que le gouvernement vise également une recette touristique de 50 milliards d'euros, contre quelque 40 milliards actuellement, alors que les pays concurrents sont nettement plus convaincants que la France pour faire dépenser les touristes.
Le but du gouvernement est donc clair: il faut "capter une part substantielle de la croissance mondiale du secteur touristique", et "tout mettre en oeuvre pour faire fructifier ce potentiel d'emplois et de croissance immense pour la France".
"un euro pour un touriste étranger"
Dans le cadre du Comité interministériel du Tourisme, la Caisse des dépôts (CDC) a annoncé vendredi le renforcement de son enveloppe de fonds propres dédiée au financement de projets touristiques, qui sera rallongée de 100 millions d'euros.
En 2015, le gouvernement avait annoncé son intention de réunir près d'un milliard d'euros en cinq ans pour développer le tourisme, via une plateforme d'investissements pilotée par la CDC: cette dernière fait donc passer sa mise initiale de 400 millions d'euros d'ici 2020, à 500 millions d'ici 2022.
L'hébergement mais aussi les équipements de loisirs et sportifs, les ports de plaisance ainsi que le tourisme d'affaires bénéficieront de ces investissements.
De son côté, Atout France, l'agence chargée de promouvoir le tourisme hexagonal à l'étranger, va bénéficier de nouvelles recettes pour abonder son budget qui plafonne actuellement à quelque 70 millions d'euros, dont 32 millions de dotation de l'Etat.
Dès 2018, Atout France devrait recevoir environ 15 millions d'euros supplémentaires, dont 6 millions de fonds privés et 6 millions provenant de l'Etat, sans compter la contribution des régions non encore chiffrée.
En 2019, l'organisme devrait en outre bénéficier de 4,5 millions d'euros supplémentaires émanant d'une partie (3%) des recettes de la délivrance des visas touristiques.
A plus long terme, l'objectif est de dégager suffisamment de fonds publics et privés pour assurer à Atout France un budget de 100 millions d'euros, et donc avoir à disposition "un euro de promotion pour un touriste étranger".
Concernant plus spécifiquement les PME du tourisme - par exemple les petits hôtels confrontés à des besoins de rénovation - la CDC et Bpifrance vont faire passer le plafond de leur "Prêt Hôtellerie" de 400.000 à 1 million d'euros.
Et toujours pour les PME, le fonds de capital développement de Bpifrance, baptisé France Investissement Tourisme, sera doublé pour atteindre 200 millions d'euros.
Du côté des réactions, la Confédération des acteurs du tourisme (CAT), qui réunit 14 organisations du secteur (hôtelliers, tour-opérateurs,etc.) a jugé que "ces premières mesures vont dans le bon sens", et "espéré qu'elles seront amplifiées". Mais les Domaines skiables de France, qui font partie du CAT, ont cependant exprimé leur déception concernant l'immobilier des stations.