Alexis Pinturault, en pleine bagarre pour le gros globe de cristal, participe ce mercredi 6 janvier, à Zagreb, à son 100e slalom de Coupe du monde, une discipline qui lui aura procuré des sentiments contrastés depuis le début de sa carrière.
Skieur polyvalent, Pinturault a déjà gagné dans cinq disciplines (super-G, géant, slalom, combiné et parallèle). Très à l'aise en géant (15 victoires), intouchable en combiné (10 victoires, mais très peu de courses à disputer), le slalom représente naturellement sa deuxième discipline forte, sans que les résultats aient toujours suivi.
"Mon slalom le plus important, c'est ma première victoire à Val d'Isère en décembre 2012, qui était aussi ma première victoire en France, suite à un retour de blessure", note-t-il au rayon des satisfactions.
En 99 départs (en ne comptant que les purs slaloms, pas les slaloms parallèles ou les City events), Pinturault est monté huit fois sur le podium pour trois victoires, dont deux à Val d'Isère. Il compte 17 Top 5 et 41 Top 10, mais aussi 39 courses terminées hors des points (une grande partie en début de carrière) dans cette discipline technique pure, où la moindre erreur peut conduire à la sortie de piste.
Je retrouve du plaisir
En comparaison, le grand maître autrichien Marcel Hirscher aux huit gros globes de N.1 mondial, réputé pour sa régularité, était parti à la faute seulement 22 fois en 114 départs (34 victoires). "Le slalom pour moi, c'est une discipline où j'ai connu beaucoup de déchet, j'ai manqué de régularité, surtout à la période où on avait mis l'accent sur le super-G il y a quatre ou cinq ans, je me retrouvais moins techniquement, je m'émoussais un peu", estime Pinturault.
L'hiver dernier, ses trois sorties de piste en moins d'un mois à Wengen, Kitzbühel et Chamonix, alors qu'il jouait à chaque fois le podium, ont pu lui apporter des regrets. D'autant plus qu'il a fini par perdre le classement général pour 54 points face au Norvégien Aleksander Aamodt Kilde (une 3e place rapporte 60 points).
"C'est une discipline où je retrouve du plaisir depuis quelques temps", souligne par contre le Français, qui est monté cinq fois sur le podium depuis janvier 2019 après cinq ans de disette. Et c'est justement depuis qu'il a retrouvé un excellent niveau sur la discipline la plus disputée du ski alpin, qu'il se retrouve aux avant-postes du classement général (2e en 2019 et en 2020).
toutes les qualités requises pour faire du slalom
"C'est un garçon qui a toutes les qualités requises pour faire du slalom, notamment l'explosivité, il est capable de faire partie des meilleurs", analyse le directeur de l'équipe de France David Chastan. "Il a mis du temps à se stabiliser même si aujourd'hui encore il n'a pas toujours la régularité nécessaire".
"Dans son programme très chargé ça a parfois été difficile de lui trouver de la place pour rajouter des séances de slalom, et il ne faut pas oublier qu'il a rencontré deux phénomènes avec Hirscher et Kristoffersen (52 victoires à eux deux)", rappelle le patron de l'équipe de France."S'il arrive à être régulier dans le Top 5 du slalom ce sera la clef pour le classement général, sachant qu'il possède une deuxième clef avec le super-G", ajoute Chastan.
A Zagreb, une classique du calendrier qui lance un mois de janvier traditionnellement chargé en slalom (sept courses), Pinturault fête également à 29 ans son "11e anniversaire" en slalom, qu'il avait découvert au plus haut niveau dans la capitale croate en janvier 2010.
Le programme de l'étape de Zagreb ce mercredi :1re manche du slalom à 12h15, 2e manche à 15h30