Belle performance pour le Savoyard Johan Clarey qui est arrivé troisième samedi 1er février lors des mondiaux de ski de descente à Garmisch, derrière l'Allemand Thomas Dressen et le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde.
Incroyable Johan Clarey ! A 39 ans, le vétéran de l'équipe de France a fini troisième de la descente de Coupe du monde de Garmisch samedi, faisant fi une nouvelle fois d'un stress qu'il avoue avoir pourtant de plus en plus de mal à éliminer.
Une semaine après sa quatrième place sur la mythique "Streif" de Kitzbühel, celui que ses équipiers surnomment "Papy", ou "l'ancêtre", confirme son étonnante forme cette saison, alors qu'il est désormais le doyen du circuit de descente.
S'il ne compte aucune victoire en Coupe du monde, il a cependant signé en Allemagne le 7e podium de sa carrière, le deuxième cette saison après sa deuxième place à Beaver Creek en décembre.
A un centième de la deuxième place
Sur la "Kandahar" de la station allemande, il a terminé à 17/100 du vainqueur allemand Thomas Dressen, de 13 ans son cadet, et à un centième seulement du deuxième, le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde."Je n'étais pas loin d'avoir la gagne dans les pattes, mais j'ai fait une petite faute dans le final, a-t-il regretté. Un jour je serai peut-être premier mais pour l'instant ça fait podium, je suis très content, j'aurais été très déçu d'être quatrième."
Quand on l'interroge sur le secret de sa longévité au plus haut niveau mondial, Clarey part d'un grand rire : "Tout le monde me le demande, dit-il. J'ai encore la passion de mon sport, j'ai énormément d'expérience, et j'ai la chance d'être physiquement encore à peu près correct, même si ça demande beaucoup de travail au niveau physique l'été, mais j'ai encore beaucoup de fraîcheur, c'est ce qui compte".
"Mais je cache pas qu'il y a quand même des jours difficiles, enchaîne-t-il spontanément. Le stress, c'est le truc qui me coûte un petit peu, mais j'arrive les jours de course à me libérer, c'est ce qui est important."
"La boule au ventre"
L'angoisse, la peur de l'accident, dans la discipline la plus dangereuse du ski alpin, Clarey en reparle régulièrement. L'accident mortel de son équipier en équipe de France David Poisson, à l'entraînement en 2017, a laissé des traces."Mon niveau de stress est assez élevé régulièrement, avouait-il deux jours avant la course de Garmisch, dans un entretien avec l'AFP. Je fais encore une très bonne saison, mais ça ne change rien, le stress est là, parce que je fais de la descente (...) J'arrive à surmonter mais ça me demande de plus en plus d'efforts, la boule au ventre toute la matinée les jours de course, c'est pesant."
Pour l'heure en tous cas, cette appréhension n'a aucun incidence sur ses performances. Ou alors positive: "C'est un moteur pour moi, j'ai besoin de ça pour me dépasser et aller chercher de bons résultats", constate-t-il même.
Prochaine course le 13 février
Samedi à Garmisch, l'Italien Peter Fill a tiré sa révérence à 37 ans, et reçu un hommage émouvant pour sa dernière descente. Clarey est allé embrasser Fill, mais ne s'est fixé aucune date pour l'imiter..."J'y pense régulièrement forcément, mais je n'ai jamais été aussi fort à 39 ans, c'est assez incroyable. Ce serait bête d'arrêter quand on est fort comme ça", rétorque-t-il à ceux qui lui demandent s'il envisage la retraite.
Sa prochaine course, le 13 février à Saalbach en Autriche, n'aura donc rien d'un jubilé. A 39 ans, Johan Clarey a encore un rêve de gosse à réaliser : remporter une descente de Coupe du monde.