Snowboardcross : "Je tournais autour sans pouvoir y accéder", Chloé Trespeuch se confie après son globe de cristal

La Savoyarde Chloé Trespeuch a remporté, ce dimanche 24 mars, le premier gros globe de sa carrière en snowboardcross. Un titre qui récompense une saison aboutie et un changement d'approche de la compétition pour la licenciée de Val Thorens.

Chloé Trespeuch a remporté le globe de cristal du snowboardcross, qui couronne la grande gagnante du classement général de la Coupe du monde, ce dimanche 24 mars, au terme de l'étape du Mont-Sainte-Anne au Canada.

La snowboardeuse savoyarde, âgée de 29 ans, revient sur cette victoire et sur cette consécration de plusieurs années de travail.

France 3 Alpes : Quelles sont vos sensations après avoir remporté ce globe de cristal ?

Chloé Trespeuch : C'est une grande satisfaction, beaucoup d'émotions. Ça fait très longtemps que je tourne autour sans jamais pouvoir y accéder. J'ai déjà été deuxième ou troisième du classement général, mais ça ne vaut vraiment pas un globe. Les années passaient et je me suis demandée si j'étais vraiment capable d'atteindre cet objectif.

Là, j'avais à cœur d'aller chercher des victoires. C'était quelque chose qui me faisait douter depuis un moment. J'ai connu beaucoup de podiums mais peu de victoires, ça se jouait à peu de choses. Je manquais un peu de confiance dans ma capacité à gagner. C'est ce que je voulais travailler cette année. Ça a fonctionné, avec trois victoires, ça aide à marquer des points pour le globe.

Que représente un globe de cristal pour vous ?

C'est hyper valorisant, il faut être bon sur toute la saison, tous les parcours, tous les types de neige... On ne peut pas s'appuyer uniquement sur ses points forts, il faut savoir être complet.

Pendant toute cette saison, j'avais les éléments techniques et la forme nécessaires. Ce qui était plus difficile à gérer, c'était l'aspect mental. Je fonctionne vraiment au défi, j'aime bien avoir cette pression du maillot jaune du leader du classement général.

Mais des fois, j'ai abordé des courses en ayant trop peur de faire des erreurs, de faire des chutes ou de ne pas marquer de point. C'est ce que je ne voulais pas, je voulais être combattive sur toutes les étapes. J'ai trouvé que c'était le plus dur à faire car inconsciemment, on pense souvent à ce classement. On a peur de fauter et donc on perd l'intensité et l'agressivité nécessaires pour gagner des courses.

Vous avez abordé cette dernière étape dans un contexte particulier, il vous suffisait de passer les quarts de finale pour assurer votre première place au classement général. Comment avez-vous vécu ces courses au Mont-Sainte-Anne ?

La veille (lors de la première manche), j'étais assez émue de voir que j'avais fait un gros pas vers le globe. Je n'ai donc pas beaucoup dormi, j'étais très excitée avant cette dernière journée. J'ai rêvé de ce globe le soir. J'ai aussi pensé au pire des scénarios.

Ce doute s'imprègne. Il s'ancre saisons après saisons. J'avais vraiment à cœur de casser ça cette année.

Chloé Trespeuch, vainqueure du gros globe de snowboardcross

Mais le jour même, j'avais une vraie envie de gagner. J'étais à l'attaque et je voulais juste bien faire. Ça ne m'a donc pas perturbé plus que ça.

Vous avez passé les quarts de finale. Après, ce n'était plus que du bonus ?

Oui. Forcément, quand j'ai passé les quarts de finale, j'ai eu une petite pensée pour le globe. Mais après, j'ai voulu me reconcentrer sur la course. J'avais à cœur de bien finir avant six mois sans compétition. Je voulais profiter jusqu'au bout. Je termine quatrième avec une grosse faute stratégique en finale. Mais c'est le boardercross, tout peut se jouer en une seconde. Mais je me suis vite consolée avec le globe.

Vous avez déjà été médaillée olympique (le bronze à Sotchi en 2014, et l'argent à Pékin en 2022), est-ce que ce globe est la consécration de tous vos efforts depuis le début de votre carrière ?

Oui, parce que j'avais commencé ma carrière par un coup d'éclat en 2014 à Sotchi. C'était une médaille olympique où il y avait eu des chutes devant moi. Après, j'ai toujours eu ce truc de me dire qu'en fait, ce n'était peut-être pas mérité, que c'était peut-être un coup de bol.

Les hivers d'après, je ne gagnais pas souvent, même si j'étais régulière et que j'arrivais à faire des podiums. Mais j'ai toujours eu ce doute qui est resté. Ce doute s'imprègne. Il s'ancre saison après saison. J'avais vraiment à cœur de casser ça cette année, de dépasser ce doute et d'y croire.

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