Sophie Calle, un grand nom de la photographie contemporaine, expose jusqu'au 30 mars à l'église Sainte-Thècle de Valloire-Galibier. Une première pour elle... et pour l'église.
Sophie Calle expose pour la première fois dans un lieu de culte encore en activité. Elle a photographié et filmé des inconnu(e)s, comme elle aime à le faire. "A Istanbul, ville entourée par la mer, j'ai rencontré des gens qui ne l'avait jamais vue. J'ai filmé leur première fois". "Voir la mer" donne à voir des portraits sensibles exposés actuellement en Savoie.
A Valloire, il a fallu convaincre les paroissiens d'accueillir pour la première fois une "artiste contemporaine" dans leur église. Cette fois, Sophie est restée sage.
Reportage Ariane Combes-Savary et Christian Mathieu.
Il a fallu convaincre les paroissiens d'accueillir pour la première fois une "artiste contemporaine" dans leur église. Cette fois Sophie est restée sage.
Depuis les années 70, Sophie Calle multiplie les expériences alternatives. Maoïsme, féminisme, et sept ans de voyage à travers le monde. De retour à Paris, elle décide de suivre des inconnus dans la rue. Elle photographie et note ses déplacements. Plus tard, elle invite des gens pris au hasard à venir dormir quelques heures dans son lit. Elle prend des clichés des dormeurs — parmi lesquels l'acteur Fabrice Luchini — et note consciencieusement les détails de ces brèves rencontres : sujets de discussion, positions des dormeurs, leurs mouvements au cours de leur sommeil, le menu détaillé du petit-déjeuner qu'elle leur prépare. Ce travail, intitulé "Les Dormeurs", retient l'attention du critique Bernard Lamarche-Vadel, qui l'invite à la Biennale de Paris en 1980. Une artiste est née.