La députée de Savoie, Emilie Bonnivard, a demandé au gouvernement, lundi 29 novembre, d'éclaircir le protocole sanitaire mis en place dans les stations de ski pour les touristes étrangers : tous ne seront pas soumis à une troisième dose de vaccin.
Alors que la saison hivernale a commencé et que plusieurs stations de ski ont ouvert leurs portes aux premiers amateurs de glisse, des questions subsistent sur le protocole sanitaire mis en place, notamment pour les touristes étrangers.
Dans un courrier adressé au Premier ministre, Jean Castex, au ministre de la Santé, Olivier Véran, ainsi qu'à Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du Tourisme, ce lundi 29 novembre, la députée savoyarde Emilie Bonnivard (LR) cherche à éclaircir cette zone d'ombre.
Certains ressortissants étrangers, se rendant dans des stations françaises, ne seront pas soumis à la troisième dose, selon la législation dans leur propre pays. Or, aucun élément de réponse n'a encore été apporté officiellement à ce sujet.
"Nous comprenons la mise en place du pass sanitaire eu égard à la progression de l’épidémie mais il est impératif d’anticiper. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cette clientèle des pays européens et hors-UE", interpelle Emilie Bonnivard.
Une clientèle importante
"On ne peut pas priver (les acteurs économiques des stations) de cette clientèle étrangère qui représente, pour certaines stations, plus de 50 % de leur chiffre d’affaires pour les mois de janvier et de mars notamment", poursuit-elle dans son courrier.
Il nous faut donc une réponse précise dans les meilleurs délais.
Emilie Bonnivard, députée de la 3e circonscription de Savoie.
"Il nous faut donc une réponse précise dans les meilleurs délais pour donner de la visibilité à cette clientèle qui nous est essentielle. Je souhaite vous alerter dès à présent sur ces difficultés majeures dont Domaines skiables de France vous ont déjà fait part", conclut-elle dans son courrier.
Dans les stations, les contrôles se font au cas par cas : "Pour les touristes européens, il n'y pas tant de problème que cela. Le pass est européanisé. Tant qu'ils sont en règle, selon le protocole de leur propre pays, leur pass sanitaire fonctionne dans les stations de ski françaises", explique Vincent Lalanne, directeur de l'Office de tourisme de Val Thorens.
Plus compliqué pour les ressortissants hors UE
La station savoyarde a déjà fait le plein lors de sa grande réouverture avec près de 10 000 visiteurs, le week-end du 20 et 21 novembre. "Sur les premiers mois, nous recevons beaucoup d'étrangers. Actuellement, ils représentent 70 % de notre clientèle vu que nous sommes en période scolaire en France."
On a déjà eu des gens dont le pass sanitaire n'était pas reconnu.
Vincent Lalanne, directeur de l'Office de tourisme de Val Thorens.
Beaucoup d'Anglais, de Néerlandais, de Danois font partie des premiers visiteurs. Mais certains viennent de plus loin, de pays hors de l'Union européenne. Le contrôle de leur pass sanitaire se révèle plus difficile : "On a déjà eu des gens dont le pass sanitaire n'était pas reconnu. Ces personnes doivent se rapprocher d'un professionnel de santé pour faire une demande d'actualisation de leur pass. Ils doivent fournir les preuves de leur vaccination pour ensuite obtenir un certificat valable en Europe."
Ces démarches peuvent parfois être fastidieuses : "En ce moment, tout prend du temps. Les professionnels de santé sont très sollicités entre ces démarches-là, la vaccination et le fait de devoir informer le public à longueur de journée. Pour les ressortissants hors d'Europe, chaque cas est souvent unique et donc cela demande une réponse particulière."
Pour aider ces personnes à y voir plus clair, la station a notamment opté pour l'ouverture d'un laboratoire supplémentaire et d'une ligne téléphonique unique, où un opérateur pourra orienter toutes les âmes égarées.