Dans les stations de sports d'hiver, le logement des saisonniers peut devenir un véritable casse-tête pour les employeurs et les travailleurs eux-mêmes. Le parc de logements publics est limité et certains doivent se tourner vers le parc privé, où les abus sont parfois considérables.
Pour Guillaume, travailleur saisonnier à Tignes (Savoie), trouver un toit pour l'hiver n'a pas été une mince affaire. Après avoir habité un temps un studio de 8 m² avec une fenêtre cassée, il s'est résigné à occuper un squat pour le reste de la saison.
Malgré les fuites d'eau et l'inconfort du lieu, il se satisfait de cette solution : "quand on ne sait pas où dormir et qu'il fait -20°C dehors, il y a nécessité de trouver un refuge".
Quand vous avez un 20 m² à 1400 € et que vous gagnez 1200 €, votre paye ne suffit pas
Lorsque Guillaume a trouvé un emploi dans la station, ses employeurs ont pourtant fait des demandes de logement socio-professionnel. Elles n'ont pas abouti. Dès lors, difficile pour lui de trouver un appartement à la hauteur de ses moyens. "Beaucoup de saisonniers mettent toute leur paye dans un logement. Quand vous avez un 20 m² à 1400 € et que vous gagnez 1200 €, votre paye ne suffit pas", regrette-t-il.
Comme Guillaume, une centaine de saisonniers de Tignes subit chaque année les abus de propriétaires peu scrupuleux. Les 400 logements disponibles dans le parc HLM et les 200 logements proposés par le centre communal d'action sociale ne suffisent visiblement pas à répondre à la demande.
Pour lutter contre le mal logement des saisonniers, la mairie de Tignes lance donc un programme de construction. En tout, 120 logements seront destinés aux saisonniers. Ils devraient voir le jour d'ici trois ans.
Voir le reportage d'Ana Koroloff, Jérôme Ducrot et Philippe Caillat.