Après un départ et deux premières étapes en Italie, le Tour de France revient, ce mardi 2 juillet, sur le territoire national par les cols de Montgenèvre et du Galibier. Cette dernière ascension, marquée par la présence de murs de neige, pourrait déjà permettre aux favoris de s'illustrer.
Après trois jours en Italie, le retour en France du Tour s'annonce spectaculaire mardi avec le passage, au milieu des murs de neige, du col du Galibier, un col mythique de la Grande Boucle situé à 2 642 mètres d'altitude.
Départ inédit d'Italie oblige, les Alpes sont au programme dès la quatrième étape pour un franchissement qui bouleverse l'architecture traditionnelle du Tour : "On va aller chercher le Galibier le quatrième jour, ce n'est pas commun. Mais il fallait bien traverser les Alpes pour revenir. C'est ce genre d'étape qui oblige les coureurs à être prêts dès le départ du Tour de France parce qu'on ne monte pas à 2.600 mètres comme ça", souligne le directeur technique de l'épreuve, Thierry Gouvenou, auprès de l'AFP.
Le peloton ne passera qu'une journée en haute montagne avant de revenir dans les Alpes du Sud lors des trois dernières étapes, juste avant l'arrivée finale à Nice le 21 juillet.
Un départ italien et une arrivée savoyarde
Cette étape, très courte (139 km), partira de Pinerolo, à l'ouest de Turin, pour arriver à Valloire. Les petits braquets seront de sortie avec d'abord la longue montée vers la station de Sestrières, puis le col de Montgenèvre (1 860 m) et enfin le Lautaret et le Galibier, pris par son versant sud, le plus facile.
"Ce n'est pas le côté le plus dur. C'est plutôt roulant, il n'y a pas de forts pourcentages. Dans l'ensemble les difficultés du jour ne sont pas insurmontables. Mais ça fait quand même beaucoup de dénivelé au final (3 600 m) et ça reste un moment-clé du Tour de France, notamment avec la préparation un peu perturbée de certains", pointe Gouvenou.
Mauvais souvenir pour Pogacar
Ce sera effectivement un test important pour Jonas Vingegaard, Primoz Roglic et Remco Evenepoel, tous accidentés au printemps. Mais aussi pour Tadej Pogacar qui ne s'est pas toujours montré souverain en haute altitude.
Le Slovène garde un mauvais souvenir du Galibier où il avait été harcelé par les Jumbo-Visma en 2022 avant de craquer ensuite dans le col du Granon pour perdre le maillot jaune qu'il a seulement récupéré dimanche, près de deux ans plus tard.
Frontière naturelle entre les Alpes du Nord et du Sud, le Galibier est un monument du Tour et le col alpestre le plus franchi sur la Grande Boucle avec 60 passages. Cette année s'y ajoutent des bonifications (8, 5 et 2 secondes aux trois premiers), ce qui pourrait encore plus encourager quelques prétendants au maillot jaune à passer à l'offensive.
De la neige et des glaciers
L'intérêt n'est pas seulement sportif car la route offre un panorama exceptionnel sur les hauts sommets aux alentours, comme la Meije (3 983 m), et leurs glaciers. Après un printemps particulièrement humide, il reste encore beaucoup de neige sur les pentes du Galibier et la route menant au sommet n'a été ouverte à la circulation que le 26 juin, moins d'une semaine avant le passage des coureurs.
Les autorités locales ont dû mener régulièrement des opérations de purges à l'explosif pour sécuriser le parcours et éviter que les murs de neige dégringolent sur la route. Une possible bataille entre favoris dans un décor à couper le souffle : difficile de faire mieux pour un retour au bercail.