Le président de la CFE-CGC a été licencié dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire de son entreprise Niche Fused Alumina. L’usine basée à La Bâthie (Savoie) s’est séparée d'une cinquantaine de salariés lors de son rachat par l’industriel Alteo.
Un leader syndical licencié. Du jamais-vu. Pourtant, c'est bien ce qu’il vient d’arriver à François Hommeril, président de la CFE-CGC. Depuis plusieurs mois, son entreprise Niche Fused Alumina basée à La Bâthie (Savoie), spécialisée dans la production de corindon blanc, un oxyde d’aluminium utilisé dans l'aérospatial ou encore l’automobile, est en mauvaise posture.
Placée en redressement judiciaire, l'usine a été rachetée par l’industriel Alteo, qui s’est séparé d’une cinquantaine des 170 salariés de l’entreprise. François Hommeril est lui-même concerné par ce plan de licenciement.
Une recrudescence de plans sociaux
Le leader syndical s’était vivement engagé ces derniers mois pour éviter la fermeture de l’usine. Il ne cache pas avoir “sollicité son carnet d'adresses et s'(être) investi au plus haut niveau de l'Etat” pour "qu'il y ait un repreneur qui arrive", a-t-il déclaré à l’AFP. "Le repreneur ne reprend que 119 salariés. Il y en a qui ne sont pas repris, c'est mon cas, voilà", ajoute le leader syndical.
Cette situation a été difficile à vivre pour le cadre qui travaillait dans cette entreprise depuis près de 26 ans. “Tout se passe comme si vous rentriez chez vous le soir. La nuit est tombée, il fait un peu frais, vous sortez votre clé, mais elle ne marche pas. Vous n'arrivez pas à entrer. Quelqu'un ouvre et dit : 'Tu n'es plus chez toi, en fait. Va-t'en.' C'est un instant qui peut faire énormément de mal", a-t-il décrit au journal Le Monde.
À 63 ans, il reste un an et demi à François Hommeril avant de partir à la retraite. Même s’il est désormais au chômage, le leader syndical restera à la tête de la CFE-CGC jusqu’à la fin de son mandat en juin 2026.
La semaine dernière, après les annonces de suppression de postes chez Auchan et Michelin, le gouvernement a dit s'attendre à de nombreux plans sociaux dans les prochains mois en France. Au total, 150 000 personnes pourraient être concernées, selon la CGT.