Cette marche est organisée par la Ville et les commerçants d'Albertville. Ils invitent toute la population à y participer, en hommage à Philippe Collier et pour dire "non, ensemble, à la violence".
La marche partira mardi 19 mars à 14 heures de la place du Commandant Bulle pour s'achever devant l'hôtel de ville où le cortège observera une minute de silence. Pour l'occasion, les commerçants de la ville ont décidé de baisser leurs rideaux.
Après le décès de Philippe Collier, abattu dans sa bijouterie, Manuel Valls s'est rendu sur les lieux du drame, vendredi 15 mars en fin d'après-midi. Il a rencontré habitants et commerçants et le ministre de l'Intérieur a assuré qu'il continuerait "à déployer des plans contre ces vols à main armée".
"Les gens sont choqués, ils ont peur, ils savent qu'il s'agit d'individus déterminés venus de loin après avoir volé une voiture", a constaté Manuel Valls à son arrivée à Albertville.
"Je suis venu ici pour dire toute la détermination de la police et de la justice pour appréhender ces individus le plus vite possible et qu'ils soient punis sévèrement", a-t-il ajouté, "je suis venu ici pour soutenir un maire, une ville marquée par ces événements (...) et pour dire aux professionnels que j'étais à leurs côtés. Nous allons continuer les plans contre les vols à main armée, cela nécessite des moyens et de la détermination et je l'ai".
Après une visite de la bijouterie touchée par ce drame, Manuel Valls a réuni tous les commerçants d'Albertville effectivement choqués par le meurtre du bijoutier Philippe Collier, un homme très connu et apprécié dans la cité olympique, des bouquets de fleurs posés devant sa boutique en témoignent.
Un braquage meurtrier
Jeudi 14 mars, peu avant la fermeture de la bijouterie vers 19H00, trois hommes armés et cagoulés ont fait irruption dans le magasin où se trouvait le bijoutier et deux vendeuses, tandis que le quatrième les attendait à l'extérieur dans une voiture.
"Dans la panique, semble-t-il, l'un d'eux, armé d'un fusil au canon scié, a tiré un coup de feu en direction du commerçant qui, a priori, n'opposait pas de résistance", a précisé le procureur de la République de Chambéry, Jean-Pierre Valensi.
Le bijoutier, Philippe Collier, âgé de 53 ans, a été touché au thorax et a succombé à ses blessures, à l'hôpital, dans la nuit. En janvier 2013, il avait déjà fait l'objet d'un braquage dans une autre de ses bijouteries.
Les deux vendeuses, "très choquées", ont été prises en charge par une association d'aide aux victimes.
Les braqueurs ont incendié leur véhicule
Les quatre hommes ont pris la fuite à bord d'un véhicule volé dans la Drôme, qui a été retrouvé entièrement calciné quelques kilomètres plus loin, à Montailleur. "Ils ont sans doute pris la fuite à bord d'un autre véhicule, le premier faisant office de relais", a expliqué le procureur.Les malfaiteurs, qui ont brisé les vitrines à l'aide d'une masse, se sont emparés de bijoux, mais on ignore pour l'instant le montant du butin dérobé.
L'enquête a été confiée à l'antenne de la police judiciaire de Chambéry et à la Sûreté départementale.
Vive émotion au sein de la profession
A l'annonce du décès de leur confrère, les représentants des bijoutiers ont confié leur émoi. "Je suis écoeuré. On va travailler la peur au ventre, bientôt on fermera tous", a déclaré Roland Bernard, président du syndicat des fabricants de bijoux en Rhône-Alpes, qui reproche à la justice son "laxisme" avec les multirécidivistes. "Ils sont condamnés à des peines qu'ils ne font pas entièrement, puis recommencent", a déploré le président du syndicat, bien qu'on ignore pour l'instant s'il s'agit dans le hold-up d'Alberville de malfaiteurs récidivistes.Pour Marc Mayet, le président de la chambre professionnelle des Horlogers-Bijoutiers de l'Isère, le problème "n'a pas de couleur politique (...) c'est un travail de fond qui n'a pas été fait depuis trop longtemps".
Ce braquage rappelle un autre cambriolage mortel, le 26 novembre dernier à Cannes, un bijoutier de 42 ans avait été tué d'une balle dans la tête juste après l'irruption dans sa boutique de trois voleurs cagoulés et munis de casques moto, un quatrième complice restant à l'extérieur de la bijouterie.