Avec l'hiver arrive le temps des dernières vendanges. Celle pour le "vin DES glaces". Car en Savoie, certains viticulteurs attendent les premiers gels. Le secret d'un vin très liquoreux et rare. La cuvée ne comptera que 8 000 bouteilles.
Les premiers gels ont du bon. Ils auront en tout cas bon goût dans peu de temps. Ce mardi de décembre, avant l'aube, les vendangeurs étaient à l'oeuvre pour récolter les grappes fraîches. Un petit degré au thermomètre, pas le choix, c'est le secret de fabrication du vin des glaces. "Je m'attendais à pire", confie même Laurie. Car chaque année, à la même époque, il faut être réactif, le raisin est arrivé à maturité.. glacée. "Il est pile poil, c'est à point", explique Pascal Perceval.
C'est donc l'un des jours les plus importants de l'année pour ce viticulteur. Un calendrier décalé de ses confrères pour produire une cuvée unique. Une fois le raisin récolté, il faut le presser, puis le faire reposer 48 heures dans des cuves climatisées à trois degrés. Sauf que trois degrés, c'est encore trop chaud. Les bouteilles partiront bientôt sur les terrasses du refuge du Mont-Blanc, pour s'acclimater une dernière fois.
Un vin de privilégiés
Alors, pourquoi tout ce procédé.. un peu givré ? Pour obtenir une forte teneur en sucres, et de l'acidité, délivrant un vin liquoreux. "Le gel est resté dans le raisin (...) on extrait au maximum les sucres. Ca fait un bon millésime", explique Pascal Perceval. Cette bouteille accompagne en général l'apéritif, le dessert ou le fromage, sur quelques tables de privilégiés. Car qui veut le goûter devra débourser 50 euros tout de même. Un prix qui peut paraître élevé mais expliqué par son procédé de fabrication. La sur-maturité exigée implique des pertes importantes dans les grappes. Les 8 000 bouteilles produites seront servies sur les plus grandes tables françaises, d'Europe, jusqu'aux Etats-Unis.
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