VIDÉO. "Il y avait des trous" : un barrage situé à plus de 2.400 mètres d'altitude, va être détruit en Savoie

En Savoie, dans le massif des Sybelles, des fuites ont été constatées sur le barrage du lac Blanc, ces dernières semaines. Par précaution, des travaux ont été pris en urgence et une partie de la structure va être détruite d'ici fin octobre.

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Le barrage du lac Blanc, situé dans le massif des Sybelles en Savoie, est amené à disparaître. Une récente vidange de l'étendue d'eau, perchée à près de 2 500 mètres d'altitude, a mis en lumière des fuites.

Au fond du lac, des infiltrations fragilisent le sol et compromettent la solidité de l’ouvrage : "Au cours du mois d'août, on s'est rendu compte qu'il y avait des trous, ce qu'on appelle des fontis, au fond du lac, dans la lignée de la galerie de vidange. Ces trous peuvent compromettre la stabilité du barrage", raconte Guillaume Albrieux, ingénieur en eau de la communauté de communes Coeur de Maurienne Arvan.

Sécurité oblige, des travaux d’urgence ont été décidés : "Nous allons créer une brêche au niveau du barrage. Et nous allons aussi réaliser un canal pour évacuer l'eau qui reste dans le lac. En cas de pluie, l'eau s'évacuerait par ce canal sans remonter au niveau de la digue pour ne pas faire céder l'ouvrage", détaille l'ingénieur.

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En Savoie, dans le massif des Sybelles, des fuites ont été constatées sur le barrage du lac Blanc, ces dernières semaines. ©FTV

Toutes les précautions ont ainsi été prises pour éviter qu’une éventuelle crue décennale n’exerce trop de pression sur l’ouvrage et le détruise. Ces travaux doivent être menés dans les prochains jours, d'ici fin octobre, avant l'arrivée de la neige en altitude.

Des conséquences en vallée ?

Le lac Blanc servait jusqu'ici de "réservoir" au lac Bramant, situé une trentaine de mètres en contrebas. Mais sans ce réservoir, les conséquences pourraient être importantes pour ce lac Bramant, mais aussi pour les communes proches.

À Saint-Sorlin-d’Arves, situé en aval, on ne se résout pas à voir cette réserve d’eau disparaître. "Moi, ce qui m‘inquiète c’est l'avenir. Aujourd'hui (avec le lac Bramant), nous avons suffisamment d’eau pour nous en passer. Il n'y a pas de problème. Mais j'aimerais une étude sur 20 à 30 ans pour savoir si, avec un manque d‘eau, il n'est pas judicieux de reconstruire cette digue le plus rapidement possible", explique Fabrice Baudray, maire (SE) de Saint-Sorlin-d'Arves.

Sauf que le coût est colossal, estimé à plusieurs millions d’euros. Impossible à assumer pour la communauté de communes, propriétaire de l’ouvrage : "C’est un barrage qu’il faudra reconstruire. Et aujourd'hui, je vous le dis : ce n'est pas envisageable pour une collectivité de reconstruire un barrage. D'autant plus que nous n'en avons pas besoin pour l’alimentation en eau. Après, si on parle d'environnement, de la pêche et de la beauté du site, il faudra peut-être le reconstruire ce barrage mais ça prendra du temps", raconte Jean-Paul Margueron, président de la communauté de communes.

Pour l'heure et dans un futur proche, le lac Bramant sera suffisant pour assurer une partie de l'alimentation en eau potable et la production de neige de culture de plusieurs communes. Mais dans un avenir plus lointain, et sous l'effet du réchauffement climatique, la question du barrage du lac Blanc pourrait revenir à la surface.

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