VIDÉO. JO de Paris 2024 : "C'est le paradis de l'aviron", pourquoi les rameurs grecs et japonais ont choisi de s'entraîner en Savoie

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Ces bleus là ne sont pas les nôtres...mais les bleus de Grèce (dont leur champion olympique porteur de la flamme au départ d'Olympie en avril dernier). Ils ont choisi le lac d'Aiguebelette (73) pour se préparer aux épreuves d'aviron des Jeux de Paris
Des hôtes de choix pour la base d'aviron départementale du lac d'Aiguebelette. Bien connue des champions d'aviron du monde entier, notre équipe a suivi au fil de l'eau, des rameurs grecs et japonais qui se sentent comme des poissons dans l'eau en Savoie ©France 3 alpes

Les champions d'aviron grecs et japonais ont choisi le troisième plus grand lac naturel de France, en Savoie, pour se préparer aux JO de Paris 2024. Un choix qui ne doit rien au hasard pour la base d'aviron savoyarde qui a déjà accueilli par deux fois les Championnats du monde de la discipline.

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"Participer à des Jeux olympiques est toujours une énorme source de stress pour des athlètes. S'y préparer dans un environnement hostile leur causerait immanquablement des dommages. Ici, au contraire, tout est tranquille, apaisé. C'est parfait pour faire nos derniers réglages avant de nous plonger dans le stress des Jeux". 

Inutile de chercher le défaut à la cuirasse de la base d'aviron départementale de Novalaise (Savoie). Les deux entraîneurs des équipes d'aviron de Grèce et du Japon ne tarissent pas d'éloges sur le lac d'Aiguebelette.

Trois pontons et des champions

C'est que Gianni Postiglione, l'entraîneur italien qui, depuis 20 ans, dirige et prépare l'équipe grecque, a sillonné tout le sud de l'hexagone avant de choisir le site savoyard. Il a accumulé les kilomètres afin de dénicher l'écrin idéal pour mettre en condition ses sept rameurs, dont Stefanos Ntouskos, le champion olympique en titre à Tokyo en 2021.

"Personnellement, je connais ce site depuis 1990 et j'y ai toujours vécu de belles expériences pour ce qui est des résultats de mes athlètes, mais également en matière de qualité d'accueil", explique-t-il.

Il faut dire que le site savoyard, labellisé Centre de préparation aux Jeux (CPJ), a de grands atouts dans sa manche. À commencer par une belle expérience en matière d'accueil de grandes compétitions. La base d’aviron, ouverte par le département il y a bientôt 40 ans, a hébergé par deux fois, en 1997 et 2015, les Championnats du monde d'aviron.   

"La base est très demandée", explique pour sa part Dimitri Fotiadi, responsable départemental de la structure. "Dans le cadre de leur préparation aux Jeux de Paris, on aura reçu trois équipes au total : la Chine, dès 2022, la Grèce et le Japon, deux fois."

Un planning chargé qui doit beaucoup à ses équipements - salle de musculation, bassin artificiel en cas de mauvais temps, etc. - mais surtout à son cadre naturel exceptionnel.

"L'équipe du Japon, par exemple, poursuit Dimitri, a été séduite par l'immersion du site en pleine nature. Ils ont même choisi de se loger au camping d'à côté pour pouvoir venir aux entraînements à pied."

La nature jusqu'au bout des rames

Quand les plus grosses écuries de l'aviron mondial, comme la France, l'Italie ou la Hollande, privilégient le niveau d'équipements de haute technologie des centres de préparation, d'autres, comme le Japon ou la Grèce, parient plutôt sur la mise en conditions réelles : en milieu naturel. Comme ce sera le cas, d'ailleurs, sur le plan d'eau de Vaires-sur-Marne où se dérouleront les épreuves d’aviron et de canoë-kayak pendant les olympiades de Paris.

"À Vaires-sur-Marne, ils ont installé des protections contre le vent pour que les lignes de navigation soient le plus égales possible, explique encore le responsable de la base. Mais comme ils ne savent pas comment seront les conditions météo du jour de la compétition, les équipes de Grèce et du Japon ont fait le choix de s'entraîner dans notre site 100 % nature pour s'adapter à tous les scénarios".

Les JO au bout de la ligne d'eau

En attendant, les jours se suivent et se ressemblent pour les sept rameurs et quatre bateaux grecs ; les cinq Japonais et leurs trois bateaux.

"On commence tous les matins dès 7 heures avec une heure d'entraînement sur l'eau", explique Xavier Dorfman, l'entraîneur grenoblois de l'équipe japonaise. "Puis, petit-déjeuner et à 10 heures, c'est reparti pour deux nouvelles heures."

Ajoutez à ce régime matinal celui de l'après-midi, à peine plus allégé, et vous comprendrez pourquoi les heures de coucher de ces athlètes ne les portent pas très loin dans la soirée.

"C'est le paradis de l'aviron, ici. Le calme, la tranquillité... On fait glisser son bateau, on l'écoute... C'est que du bonheur", analyse l'ancien champion olympique français en 2000 à Sydney (Australie).

Le 21 juillet, il faudra pourtant qu'il réussisse à convaincre ses athlètes que l'heure du départ a sonné. Direction Paris et la frénésie de Jeux. 

"Ça va nous changer", assure le coach, qui vit depuis neuf ans au Japon. Quant aux chances de voir s'élever l'hymne du pays du soleil levant dans les cieux parisiens, Xavier Dorfman reste prudent.

"Même si notre plus grande chance de médaille reste Arakawa, en skif, ça sera difficile. Car les Japonais sont complexés pour toutes les disciplines individuelles. Ils partent du principe que seule la force du collectif, sur des bateaux longs, est capable de les faire gagner".

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