Après avoir fui la guerre en Syrie, Fayez a trouvé refuge en Savoie où il travaille depuis peu en tant que garagiste. Le jeune homme raconte son combat pour l'intégration.
Au milieu de carcasses de voitures américaines, c'est à "Route 66" que Fayez a trouvé un emploi et une famille. Ce garage automobile de Saint-Alban-Leysse près de Chambéry, a accueilli le jeune réfugié syrien pour un stage, avant de l'embaucher en tant que salarié.
Quand il est arrivé en Savoie, en août 2017, Fayez ne parlait pas un mot de français. Aujourd'hui, il se sent prêt à travailler : "Après le bac, j'essaie de faire un BTS mais la première chose que je veux avoir, c'est la nationalité. Je travaille beaucoup pour ça".
Son volontarisme et l'accueil des garagistes ont permis de faire tomber les barrières. "Il s'est bien intégré, tout le monde l'a bien accepté et c'est un jeune qui a vraiment besoin qu'on l'aide, il est formidable, explique Patrick Perret, propriétaire du garage. Quand il nous explique la vie qu'il a eu avant, et quand on le voit ici, on a beaucoup de leçons à apprendre."
"J'aurais été en première ligne dans la guerre"
L'an dernier, en Savoie, 161 personnes adultes ont bénéficié d'une protection de l'Etat français au titre de l'asile. Leurs enfants mineurs ne sont pas comptabilisés.
Leur intégration mobilise tout un ensemble d'acteurs publics, associatifs et privés. Un dispositif mis en valeur à l'occasion de la quinzaine de l'intégration en Auvergne-Rhône-Alpes lors de laquelle diverses manifestations sont organisées, mettant en valeur les initiatives en faveur des réfugiés.
Lancement de Happy FLE, application gratuite d’apprentissage du français langue étrangère dans le cadre de la quinzaine régionale de l’intégration en #AuvergneRhôneAlpes en présence de Guy LEVI, Secretaire général pour les affaires régionales. pic.twitter.com/6yJFxcfJL5
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) October 12, 2018
"Ce que je vois en Savoie, c'est un engagement très fort de tout un tissu associatif, des collectivités qui nous proposent des logements, des services de l'Etat, et tout le monde va avec un même but très coordonné pour réussir ces parcours individuels", ajoute Thierry Pottet, directeur de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.
Le sort de Fayez aurait été tout autre s'il n'avait pas pu fuir la guerre en Syrie. Il aurait été enrôlé de force dans l'armée de Bachar El Assad : "Et comme je suis un opposant au président, j'aurais été en première ligne dans la guerre. Je serais mort plus vite, on peut dire ça, il fait ça avec tout le monde", raconte le jeune homme.