Ses silhouettes graciles, parfois torturées, ont conquis le monde. Alberto Giacometti, sculpteur magistral du XXe siècles, était très attendu à Grenoble. L'exposition a débuté le samedi 9 mars, dans le premier musée a avoir acheté une oeuvre après-guerre du maître.
Son histoire avec le Musée de Grenoble prend racine avec une oeuvre fondatrice, La Cage, acquise en 1952. La sculpture trône au centre d'une pièce. A l'intérieur, deux personnages, un nu féminin debout et un buste masculin. Deux figures mises en scène, avec lesquelles Giacometti questionne la représentation de l'espace, dans et hors de la cage.
Alberto Giacometti fait partie de ces artistes cosmopolites, qui ne se sentaient chez eux qu'à Paris. Son époque, et du coup son oeuvre, sont très marquées par le "climat" intellectuel des années 30, c'est-à-dire par l'ethnologie, l'anthropologie, et la psychanalyse. Ami de Georges Bataille et de Michel Leiris, Giacometti était artistiquement plus proche d'un Picasso que d'un André Breton. Dans ses sculptures, mais aussi ses dessins, que l'on retrouve au Musée de Grenoble, pointent donc les préoccupations de son époque, mais aussi l'Italie. Le tragique, le grotesque, et le mythe qui ont marqué l'enfant de l'Engadine, sont présents dans chaque oeuvre, chaque visage.
La plupart des sculptures, dessins et toiles exposés à Grenoble ont été prêtés par la Fondation Alberto et Annette Giacometti.
L'exposition Giacometti est à voir au Musée de Grenoble jusqu'au 9 juin 2013.